Une fois de plus, la preuve est faite que la France, toujours gauloise et querelleuse, rechigne à accepter les évolutions. Qui peut croire qu'un autre gouvernement et un autre Président de la République auraient agi différemment pour conduire cette réforme ?
Une dynamique est enclenchée ; il nous appartient de la faire évoluer. Pour ma part, j'ai toujours milité pour la création d'une grande région, regroupant Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) autour de la Méditerranée, puisque cette mer est le lieu d'échanges appelés à se développer avec le continent africain.
La réforme doit permettre d'aller vers l'Europe des régions, dans laquelle l'État libère les énergies et garantit la justice républicaine. Elle doit relever les défis du XXIe siècle, pas ceux de la fin du XVIIIe : la transition énergétique, la mobilité pour tous, la mondialisation et les réseaux sociaux. Elle ne doit pas s'arrêter à ce redécoupage et à cette seule carte. Elle relève de choix politiques qui peuvent être discutés.
Quels sont les obstacles juridiques au démembrement des régions ? Comment pourrions-nous, dans un second temps, ajuster la carte proposée en détachant certains départements – le Gard et l'Hérault rejoindraient par exemple la région PACA ? Peut-on imaginer de transférer des cantons ?
Une autre question se pose : des grandes régions pour quoi faire ? Comment les citoyens peuvent-ils s'approprier cette nouvelle collectivité ? Il est indispensable de donner aux régions, aux intercommunalités et aux métropoles la légitimité que confère le suffrage universel direct et proportionnel.
Enfin, la plus grande responsabilité donnée aux régions suppose des moyens financiers. Quelle peut être leur autonomie en la matière ?