Je suis quelque peu embarrassé après ces interventions très contrastées qui n'éclairent pas vraiment le débat. Je souhaite saluer la volonté du Président de la République, si souvent accusé d'immobilisme, de s'engager résolument dans une réforme territoriale qui ne s'écrit pas sur une page vierge. Ce sujet fait partie des préoccupations politiques depuis plus de vingt ans. Les tentatives de réforme n'ont pas manqué, avec les résultats que l'on connaît. Après le message transmis par les citoyens lors des élections européennes, nous ne pouvons pas rester au lendemain de 1792 pour les départements et au lendemain de 1956 pour les régions. Nous devons avancer. Certes, la réforme ne réglera pas tous les problèmes, mais une simplification s'impose, chacun en convient.
Nous n'en sommes qu'au commencement du débat. On peut adresser tous les reproches au projet proposé – il a été écrit sur un coin de table, mais n'était-ce pas le cas de la réforme de 1956 ? –, toutefois il a le mérite de proposer une carte et de fixer des objectifs. Je pourrai dire que je suis très heureux que la région Picardie soit unie à la région Champagne-Ardenne, car les arguments historiques, identitaires et économiques plaident en ce sens. Mais la carte n'est pas tout. Ce projet va dans le sens de l'histoire et du XXIe siècle.
Comparaison n'est pas raison, et chacun connaît la diversité de taille des régions d'Europe, mais il n'est pas seulement question ici d'arithmétique. J'ai apprécié le souci de faire vivre la proximité dont a témoigné M. Le Lidec, avec ce que cela implique en matière de circuits courts et d'économie circulaire. L'enjeu est bien celui-là : comment faire vivre la démocratie locale à travers les regroupements de régions ?