L'organisation de cette table ronde montre que le président Chanteguet sait prendre des risques pour garantir la transparence de nos débats : ce n'est pas une découverte, mais nous pouvons le saluer à nouveau pour cela.
La qualité des interventions nous a bien éclairés sur la réalité de cette réforme – encore que je peine à la nommer ainsi puisque nous avons confirmation qu'elle a été réalisée sur un coin de table sans tenir compte de la nécessité pour le pays d'assurer le développement économique de ses territoires, développement qui pourrait notamment être fondé sur les lourds investissements déjà réalisés au titre des pôles de compétitivité, des restructurations des universités, du programme « Investissements d'avenir ». Ces investissements, irriguant le tissu social et économique, commencent en effet à porter leurs fruits : les entreprises innovent et lancent de nouveaux projets. C'est de cela que nous vivrons demain, et on ne l'a absolument pas pris en considération.
L'Alsace, par exemple, aurait beaucoup à gagner d'un découpage qui intégrerait ses pôles de compétitivité – dont certains sont très performants. Elle a été l'une des premières régions, après l'Île-de-France, à bénéficier de ces investissements.
Par ailleurs, on n'a pas entendu un mot sur la réforme de l'État alors qu'elle est le préalable à une vraie réforme territoriale intelligente et performante. Voulons-nous un État fédéral ; demeurons-nous un État jacobin ?