Nous partageons tous l'idée que la réforme du millefeuille administratif doit permettre le redressement du pays. Elle doit toutefois être menée de façon cohérente, réfléchie et courageuse – qualités qui ne semblent pas caractériser le président Hollande : on a aboli l'institution du conseiller territorial, votée par la précédente majorité, et qui permettait le rapprochement entre le département et la région ; on a créé l'ineptie du binôme paritaire qui entraîne le redécoupage de l'ensemble des cantons au détriment de la ruralité, alors que les départements ont vocation à disparaître…
Que de revirements sur le nombre de régions : il devait rester stable dans un premier temps, avant de passer à onze puis à quatorze. Si l'on s'en tient à l'exemple de la région des Pays de la Loire, dont je suis élu, on nous apprend que nous étions rattachés à la région Poitou-Charentes avant que, quelques heures plus tard, à la suite d'interpellations de responsables socialistes, le Président ne change d'avis pour nous laisser finalement seuls. Quel est donc le fil conducteur de cette réforme ? Obéit-elle à une logique économique, démographique, géographique ? Nul ne le sait. Nous avons d'un côté des régions énormes et, de l'autre, un statu quo qui peut se révéler préjudiciable pour une région comme les Pays de la Loire, voisine de la Bretagne et d'une grande région Poitou-Charentes-Centre-Limousin.
Il semble donc que l'arbitraire politique caractérise ce projet plutôt qu'une vision d'avenir pour le pays, alors que chacun s'accorde sur la nécessité de réformer. Or nous sommes dans le flou : vous ne nous proposez aucune étude d'impact, nous n'avons aucun chiffre concernant les économies devant être réalisées. Les collectivités territoriales, les élus locaux, les fonctionnaires territoriaux, inquiets, méritaient mieux.