AREVA est à l'origine de 30 à 40 % de notre approvisionnement. Les besoins d'EDF en uranium – entre 9 000 et 10 000 tonnes par an – sont à peu près l'équivalent de la production minière d'AREVA mais, depuis le début des années 2000, la majeure part de celle-ci – jusqu'à 70 % – est vendue à des clients étrangers. La politique de diversification de ses clients adoptée par AREVA, associée à sa volonté de proposer ce qu'elle a appelé le « multiservice » – par exemple en fournissant et le combustible et les réacteurs – a en effet eu pour effet de réduire significativement la quantité d'uranium qu'elle vend à EDF par rapport aux années quatre-vingt et quatre-vingt-dix.
Dans le même temps, et pour prendre en compte certains risques, EDF a jugé préférable de diversifier non seulement les zones géographiques de provenance du minerai mais aussi ses fournisseurs. Jusque-là, la part du Niger dans notre approvisionnement était d'environ 30 %. Aujourd'hui, elle est, selon les années, de 10 à 20 %.
Certains acteurs sont prépondérants, ou du moins mieux installés, sur certaines zones géographiques : il s'agit, au Canada, de CAMECO, dont AREVA écoule une partie de la production et, en Australie, de BHB Billiton et de Rio Tinto. Les deux plus grandes mines mondiales sont Cigar Lake au Canada, que CAMECO est en train de mettre en service, et Olympic Dam en Australie, une gigantesque mine de cuivre et d'uranium appartenant à BHB Billiton.
Notre stratégie de portefeuille consiste à faire approximativement correspondre les zones de provenance de notre combustible à la part qu'elles représentent dans la production mondiale. Cela signifie que nous achetons principalement de l'uranium canadien, australien et kazakh même si, en réalité, toutes les zones de production mondiales sont sollicitées pour nous approvisionner, y compris l'Afrique – Niger et Namibie –, la Russie et l'Ouzbékistan. Et, par exemple, la part du Niger dans nos achats – 10 à 20 % comme je l'ai dit – reste supérieure à sa part dans la production mondiale, de l'ordre de 6 %.
Pour ce qui est de la conversion et de l'enrichissement, le marché est mondial. Les sociétés du secteur se situent principalement aux États-Unis, au Canada, en Russie et en Europe. Dans ce domaine, nous tentons de concilier deux préoccupations : celle de diversifier les fournisseurs pour garantir la sécurité de l'approvisionnement et celle de maintenir avec eux des relations durables et de conclure des partenariats. À cet égard, AREVA est notre partenaire principal : il nous fournit à peu près 40 % des services de conversion et d'enrichissement, une proportion significativement supérieure à celle de ses capacités de production rapportées aux capacités mondiales.