Merci, monsieur le rapporteur.
Précisons que, si vous avez employé la première personne du pluriel, c'est bien parce que les recommandations formulées dans le rapport le sont au nom du rapporteur et du président de la commission d'enquête : j'en assume le contenu jusque dans le détail.
Je me félicite du travail utile, et même nécessaire, que nous avons accompli. Le rapport distingue, chapitre après chapitre, le certain de l'incertain en présentant les différents points de vue de la manière la plus objective possible. Il ne prend pas parti pour ou contre l'énergie nucléaire, mais pose les questions qui doivent l'être. Certes, le rapporteur en termine systématiquement par la thèse dont il se sent le plus proche, mais cela relève de sa marge de manoeuvre légitime ; l'important est qu'il fasse état des positions en présence et des échanges que nous avons eus ou entendus, ce qui est le cas.
Je reste simplement quelque peu sur ma faim pour ce qui est de la partie consacrée au risque : nous n'en sommes pas encore arrivés à une approche totalement rationnelle, à mon avis. Cela étant, nous avons identifié les problèmes et les questions majeures sur un sujet qui mériterait qu'on lui consacre une étude entière.
J'ai demandé au rapporteur de procéder à quelques modifications, ce qu'il a accepté. Elles seront donc intégrées au rapport, à la différence des amendements que les membres de la commission d'enquête pourraient proposer et qui relèveront de contributions spécifiques. Outre quelques corrections de forme, j'ai ainsi souhaité que nous soyons plus pédagogues, en ajoutant au chapitre 5 une description de la contribution au service public de l'électricité (CSPE) et en expliquant, au chapitre 9, la manière dont sont constitués les tarifs. J'ai également demandé que soit mentionnée la précarité énergétique à la page 14 de l'introduction, qui souligne l'importance de la politique énergétique pour la compétitivité des entreprises, mais ne parlait jusqu'à présent pas des ménages. J'ai aussi souhaité un complément sur l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui accomplit un travail remarquable de lutte contre la prolifération et déploie dans toutes nos installations un dispositif de contrôle très performant.
Enfin, j'ai demandé que soit réécrit, page 91, le paragraphe relatif au chantier finlandais d'Olkiluoto, dont la version initiale tendait à remettre en cause la filière en tant que telle. Le rapporteur et moi-même nous sommes mis d'accord sur la rédaction suivante : « La réédition, sur le chantier de l'EPR d'Olkiluoto, en Finlande, de délais et surcoûts similaires amène, selon les dernières estimations, le coût final du projet finlandais à environ 8,5 milliards d'euros. Il n'appartient pas à la commission de se prononcer sur les responsabilités respectives du constructeur et du futur exploitant, ni sur les exigences de l'autorité de sûreté finlandaise. » Cette version est plus sobre.