Il ressort de cette étude qu'une fois la centrale à l'arrêt, et sachant que tirer une ligne à haute tension prendra dix ans compte tenu des procédures nécessaires et des recours inévitables, on en sera réduit à « bricoler » sur les transformateurs sans parvenir à faire face aux pointes de consommation. En effet, le potentiel éolien est relativement limité dans la plaine d'Alsace et, sauf peut-être sur les crêtes, bien inférieur à ce qu'il est de l'autre côté de la frontière. Il est certes possible de développer géothermie et méthanisation, ainsi que d'aménager des champs de panneaux photovoltaïques mais, en 2013, la CRE n'a retenu que des dossiers concernant le sud de la France, aucun pour l'Est : on veut fermer notre centrale, mais on ignore nos réponses aux appels d'offres ! En tout état de cause, le potentiel des énergies thermiques ne dépasse pas 150 mégawatts, auxquels peuvent s'ajouter 350 mégawatts grâce à l'hydraulique, c'est-à-dire au Rhin – mais celui-ci est à l'étiage l'hiver. Il va donc nous manquer de l'énergie pour assurer une qualité d'approvisionnement constante et, pour écrêter les pointes, nous ne pourrons compter sur les Allemands que lorsqu'ils auront un surplus d'électricité d'origine éolienne et nous ne pourrons nous adresser aux Suisses, qui importent de l'électricité de France.
Il est donc certain que nous aurons des problèmes, que nous ne pouvons espérer régler dans les vingt-quatre mois qui viennent. Le risque est grand, par exemple, que les industries électro-intensives qui se sont installées dans la plaine d'Alsace en comptant sur la centrale et sur les ressources hydrauliques ne se relocalisent.
Cette décision de fermeture est avant tout politique, comme il est dit dans le rapport…