Je craignais le pire, et constate avec satisfaction que beaucoup ont mis de l'eau dans leur vin, en sorte que le rapport offre un bon éclairage sur les coûts de la filière nucléaire à l'orée des débats sur la transition énergétique. Il est cependant regrettable que nous n'ayons pas eu le temps de l'examiner en profondeur, même si je comprends que les délais soient contraints.
Je m'interroge moi aussi sur la qualification de certaines personnes auditionnées, et donc sur l'expertise qu'elles pouvaient nous apporter. Cela étant, comme vous l'avez écrit dans votre introduction, monsieur le rapporteur, votre rapport ne prend pas position sur l'énergie nucléaire et ne préconise pas d'en sortir : une certaine objectivité y prévaut donc.
Je souscris aux remarques de Christian Bataille sur les coûts, insuffisamment explorés ; il eût été utile, sur ce point, d'avoir des éléments de comparaison avec les autres sources d'énergie. En 1997, j'ai quitté le parti socialiste après qu'eut été prise la décision d'arrêter Superphénix ; et l'on s'apprête à nouveau, à propos de Fessenheim, à faire des choix peu constructifs pour la filière nucléaire, et ce sans connaître les coûts d'une fermeture. À cet égard, il est tout à l'honneur du rapporteur d'avoir relevé l'absence de vision et d'éléments de reconversion, de la part de l'État, pour le site de Fessenheim : si la décision de le fermer devait être scellée, il faudrait apporter des réponses concrètes au territoire concerné, qui est très vulnérable.
Le nucléaire demeure une filière d'avenir, notamment avec la quatrième génération, que le rapport met en valeur. Ayant une foi inébranlable dans le progrès scientifique et technologique, je déplore néanmoins qu'il soit accordé trop peu de place au volet recherche et développement.