Je ne reviendrai pas sur la question de l'indépendance nationale, car vous avez bien montré que, si la France doit importer l'uranium, votre entreprise s'emploie à minimiser les risques pesant sur l'approvisionnement et à limiter les coûts. Mes questions porteront plutôt sur vos prévisions quant à l'évolution du marché et sur l'impact que peut avoir celle-ci sur votre entreprise.
Tout d'abord, des prix bas se traduisent-ils par une moindre rémunération de la matière première ou par une réduction de la marge de l'entreprise ? Qu'en est-il en cas de hausse des prix ?
Votre entreprise envisage-t-elle d'avoir une activité en Australie ?
Le fait que 36 % de l'uranium vienne du Niger et 38 % du Kazakhstan, deux pays dont la stabilité n'est pas garantie, ne peut-il laisser craindre une vulnérabilité géopolitique de vos approvisionnements ? Quelle est, en particulier, votre analyse des perspectives du Kazakhstan ?
Répondant hier à une question d'actualité d'un député du groupe écologiste, le ministre délégué au développement a déclaré que l'État, actionnaire majoritaire de votre entreprise, souhaitait que la négociation avec le Niger prenne davantage en compte les attentes de ce pays. Quelle évolution attendez-vous pour les contrats avec le Niger et quel est l'état des négociations ? Pouvons-nous avoir accès à l'audit évoqué par le ministre ?
Les questions environnementales, que vous avez rapidement évoquées, soulèvent aussi quelques interrogations, notamment en ce qui concerne les poussières générées au Niger. Des études sont-elles menées sur les conséquences de l'exploitation minière pour les populations ? Quelle est l'acceptabilité de cette exploitation pour ces populations et les revendications de ces dernières pourraient-elles avoir une incidence sur l'accès à la ressource et sur les coûts d'exploitation ?
Le gain d'efficacité réalisé grâce à l'usine Georges-Besse II s'est-il soldé par une baisse des prix pour vos clients, ou simplement par un bénéfice pour votre entreprise ?
Quel est enfin, du combustible produit à partir de l'uranium naturel ou du combustible issu du retraitement, le plus économique ? Compte tenu de l'ampleur des réserves mondiales, quelle pertinence y a-t-il à nous doter d'une filière aussi complexe que celle du retraitement et de la fabrication du MOX ?