Je n'ai pas d'avis à formuler sur ce sujet au nom d'AREVA. L'entreprise peut toutefois contribuer à ce débat grâce à ses activités internationales qui lui permettent d'analyser ce qui se fait dans d'autres pays. En particulier, nous connaissons bien la situation aux États-Unis, où nous réalisons près de 2,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires même si nous n'y avons pas construit de centrales. Le parc américain est plus ancien que celui de la France et l'autorité de sûreté américaine fait tout autant référence que celle de notre pays. Aujourd'hui, 75 % des centrales américaines ont reçu l'autorisation de rester en activité pendant soixante ans – moyennant bien sûr des travaux, le renouvellement de certains composants et des précautions dans l'exploitation. Ces autorisations sont génériques, mais l'autorité de sûreté peut à tout moment arrêter une centrale si elle estime que celle-ci ne respecte pas les conditions mises à l'extension de la durée de vie de toutes. Certains électriciens américains travaillent même déjà, en lien avec l'autorité de sûreté, à l'extension de la durée de vie des centrales jusqu'à quatre-vingts ans. Le système français, quant à lui, est fondé sur des autorisations par tranches de dix ans et j'écoute régulièrement ce que l'autorité française de sûreté dit des conditions qu'elle mettrait à l'extension de la durée de vie des centrales.