Monsieur le ministre, lors de l'examen de la loi sur les emplois d'avenir, nous avons constaté que vous aviez placé l'outre-mer parmi les grandes priorités. Vous êtes conscient, comme tout le monde ici, de la gravité de la situation du chômage dont le taux s'élève à 30 % à la Réunion, à 24 % en Martinique et à la Guadeloupe. Il atteint même 60 % chez les jeunes de moins de vingt-sept ans. Il faut donc mener des actions exceptionnelles et, monsieur le ministre, vous avez manifestez cette volonté à travers cette loi.
Cela étant, je considère que ce ne sont pas les seules solutions et je tenais à le dire devant la représentation nationale. Il s'agit pour nous de trouver des voies de développement beaucoup plus durables, avec un pacte de croissance et de développement nous permettant d'avoir une croissance beaucoup plus partagée et solidaire, capable de créer de l'activité et de l'emploi. C'est cela qui est fondamental. Si nous prenons – avec l'État – cette orientation, ce sera une bonne chose.
Cependant, monsieur le ministre, dans le projet de budget 2013, la mission « Travail et emploi » comporte, par rapport à 2012, une prévision de crédits en baisse de plus de 8 millions d'euros sur les contrats aidés spécifiques à l'outre-mer – 18 millions pour l'ensemble des dispositifs concernés.
Dans votre réponse à notre collègue Patrick Lebreton, qui vous a interrogé sur ce sujet en commission des affaires sociales, vous avez souligné, je vous cite, que « la tendance est à la suppression des dispositifs propres à l'outre-mer ». Vous avez précisé par ailleurs – je vous cite toujours – qu' « il n'est pas question qu'il y ait une sorte de balance, avec une baisse de l'effort en termes d'emplois aidés et une augmentation de l'effort en termes d'emplois d'avenir ». Vous avez ajouté : « tant que la situation sera aussi dégradée, nous maintiendrons le même effort sur les emplois aidés, tout en montant en puissance sur les emplois d'avenir ». J'ai tendance à vous croire, monsieur le ministre.
Et vous avez conclu en indiquant : « le présent budget traduit parfaitement cette volonté ».
Je vous crois, monsieur le ministre, mais pourriez-vous être plus précis quant aux engagements de l'État et nous informer sur les moyens susceptibles de concrétiser ces engagements ?