Merci madame Crépon. Avant de passer la parole au rapporteur et à nos collègues, je vous poserai quelques questions.
D'abord, nous sommes tout à fait d'accord avec l'idée que les écoles d'ingénieurs s'adaptent à la mondialisation et proposent des parcours internationaux à leurs étudiants. Il est normal que les étudiants qui font leurs études en France puissent bénéficier non seulement de l'apprentissage de l'anglais, mais aussi de parcours d'au moins trois mois – ce qui est d'ailleurs peu par rapport à ce qui est prévu pour les étudiants dans les écoles de management – et de perspectives d'emplois à l'international.
Notre commission d'enquête s'intéresse à ceux qui vivent ces départs de manière contrainte. Constatez-vous un tel phénomène, s'agissant des jeunes ingénieurs français ? Pour quelle raison seraient-ils tentés de partir à l'étranger à l'issue de leurs études ? Un tel phénomène a-t-il tendance à s'accélérer ?
Ensuite, vous avez indiqué que la proportion d'étudiants étrangers dans les écoles d'ingénieurs françaises était de 13 %. Cela me paraît faible, si je me réfère à la proportion d'étudiants étrangers dans les écoles de commerce. Et cela me paraît d'autant plus faible que la France manque d'ingénieurs. Peu de jeunes Français se tournent en effet vers ces métiers d'ingénieurs et certaines écoles ne font pas le plein. Cela veut dire qu'un élève qui termine Maths spé est aujourd'hui quasiment certain d'intégrer une école d'ingénieurs, ce qui n'était pas le cas dans les précédentes décennies. Cela veut dire aussi qu'il y a la place pour accueillir un plus grand nombre d'étudiants internationaux dans notre pays. Je rappelle que l'Asie du Sud-Est forme aujourd'hui les trois quarts des ingénieurs dans le monde. Il y a là un potentiel d'ingénieurs considérable, qui pourraient venir en France. D'où ma question : La France est-elle suffisamment attractive ? Comment se situe-t-elle par rapport à d'autres pays européens ? Que faudrait-il faire pour attirer davantage d'étudiants ingénieurs étrangers ? Nous aurions besoin d'en recruter dans nos entreprises, une fois diplômés.