La transformation du titre de séjour étudiant en titre de séjour salarié est effectivement un processus long et compliqué. Mais l'autorisation provisoire de séjour – APS –, a facilité le passage de l'un à l'autre. C'est un des points sur lequel l'accueil administratif a été amélioré.
Par ailleurs, la position de la CDEFI est que les écoles doivent pouvoir mettre en oeuvre des formations en anglais, dans la mesure où cette langue est adaptée à de telles formations. Si c'est le cas, les étudiants étrangers qui suivent ces formations doivent suivre, dans le même cadre, une formation à la langue et à la culture françaises.
Je précise que la plupart des étudiants étrangers sont intégrés dans des formations d'ingénieurs enseignées en français, mais que leur préparation linguistique est prise en charge. L'étudiant est en effet accompagné pour atteindre un niveau de français lui permettant de suivre ces formations.
Votre question sur l'accueil des étudiants indiens renvoie à la problématique, plus générale, de l'accueil des étudiants étrangers en France. Les écoles d'ingénieurs ont amélioré leur dispositif d'accueil, notamment dans le cadre d'une démarche collective, en partageant un certain nombre d'actions. C'est ainsi que le programme de bourses d'excellence Eiffel, lancé par le ministère des Affaires étrangères, inclut le respect d'une charte concernant l'accueil des étudiants étrangers. Dans les formations d'ingénieurs, l'accueil est de meilleure qualité chaque année.
Vous avez mentionné les deux programmes BRAFITEC et « n + i ». Le programme BRAFITEC a comme particularité d'associer deux dimensions : une dimension de financement, puisque les étudiants brésiliens sont financés pendant leurs études en France, et notamment pour leur formation linguistique initiale ; un de ses objectifs est de développer des partenariats stratégiques entre des écoles françaises et des établissements étrangers. Les étudiants brésiliens qui viennent étudier en France dans le cadre de ce programme sont sélectionnés, d'une part par les établissements partenaires, d'autre part par les établissements français. Ce sont des étudiants de très haut niveau, qui retourneront dans leur pays, éventuellement après un premier poste en France, et qui seront effectivement amenés à prendre des responsabilités dans leur pays, au sein d'entreprises françaises implantées au Brésil ou au sein d'entreprises brésiliennes. C'est un programme d'excellence. On peut le rapprocher du programme de bourses d'excellence Eiffel, où l'on cible des étudiants de tout premier niveau.
Le programme « n + i » est de nature différente. C'est une expérience plus diversifiée. L'une des grandes forces de ce programme, qui existe depuis de très nombreuses années, est ce semestre spécifique, consacré à l'accueil, académique et culturel, qui permet l'insertion progressive de l'étudiant étranger dans la formation. Je pense que l'expérience de ce programme a aidé les écoles à mettre en place un accueil beaucoup plus pertinent pour les étudiants étrangers.
Plusieurs questions portaient sur le coût de la formation d'ingénieur en France et le retour des étudiants étrangers dans leur pays.
Je ne dispose pas de statistiques précises sur le retour des étudiants étrangers. Je remarque cependant que les étudiants étrangers sont nombreux à occuper un premier poste en France, ce qui signifie qu'ils ne rentrent pas immédiatement dans leur pays.
Ensuite, et de mon point de vue, la qualité du système de formation à la française, formation très particulière reconnue dans de nombreux pays, attire davantage les étudiants étrangers que le faible coût de la formation. À ce propos, les écoles d'ingénieurs se demandent si elles ne vont pas instituer des frais de scolarité plus élevés pour les étudiants étrangers que pour les étudiants français et européens, cette approche entrant dans le modèle économique de financement des établissements et des écoles d'ingénieurs françaises. La question est sur la table et la CDEFI y réfléchit.