Je n'ai pas la réponse. Nous allons voir si nous disposons d'éléments permettant de répondre à ces questions et, le cas échéant, nous vous les transmettrons. Je rappelle cependant que, dans la catégorie des écoles de management, les écoles françaises, notamment HEC, figurent sans discontinuer depuis quatre ou cinq ans au sommet du classement du Financial Times.
Les étudiants étrangers formés en France et qui ont regagné leur pays ne travaillent pas pour la France, mais ils pourraient à la limite être considérés comme des sortes d'ambassadeurs si l'on réussissait à les intégrer dans un réseau. Cependant, dans la course au talent, plus que les étrangers qui étudient dans nos universités, ce sont les chercheurs et les jeunes venus dans notre pays pour contribuer directement à la création de richesses qui sont prisés.
Nous ne disposons pas, à ma connaissance, de statistiques sur les créateurs étrangers en France. En revanche, dans le cadre d'un groupe de travail avec des chambres métropolitaines européennes, un jeune et talentueux Néerlandais nous a expliqué s'être installé à Londres pour la langue et en raison des facilités liées non pas à la création d'une entreprise – car la France est désormais l'un des pays où cela est le plus facile – mais au fonctionnement de l'entreprise. En France, les entrepreneurs se heurtent à plusieurs difficultés : la paperasse, un climat de suspicion, un état d'esprit particulier. Ces freins expliquent en partie que des jeunes aillent créer leur entreprise à l'étranger. Ils contribuent en tout cas à répandre une image exagérément répulsive de notre pays, qui s'est nettement accentuée depuis deux ans.
Le rôle croissant joué, dans le droit des affaires, par le droit européen, d'une part, et par le droit anglo-saxon, d'autre part, incite les jeunes Français à préparer un double diplôme, facilite leur départ pour l'étranger et, dans le même temps, la venue sur notre territoire de personnes travaillant pour de grandes firmes internationales.
La proportion de 50 % des expatriés non titulaires d'un bac + 3 est évidemment très inférieure à la moyenne française. Mais cela signifie a contrario que 50 % des expatriés sont diplômés bac + 3. Les personnes qui n'ont pas un tel niveau de formation, mais qui sont dotées d'une véritable vocation d'entrepreneur, se lancent dans une aventure individuelle, se retrouvant dans la situation des émigrés irlandais, italiens, polonais qui partaient naguère dans des pays où la croissance était plus forte que dans leur pays d'origine. L'image de la France dans les secteurs du luxe, de la mode et de l'alimentation profite à ces entrepreneurs expatriés, qui à leur tour peuvent renforcer cette image. Ainsi, des Français connaissent des réussites exceptionnelles au Canada, aux États-Unis, en Australie ou en Chine avec des activités aussi simples que la boulangerie et la viennoiserie.
Nous ne disposons pas de chiffres sur les minorités, mais il nous semble que les plus entreprenants, c'est-à-dire les plus ouverts au développement économique et à la liberté que représente la mondialisation, sont ceux qui partent à l'aventure. Pour de nombreux pays, les talents individuels priment sur la reconnaissance du diplôme, et une plus grande flexibilité du marché du travail constitue un facteur de motivation. En France, le haut degré de protection que l'on veut maintenir se traduit, en réalité, par un affaiblissement de la situation de ceux que l'on veut protéger.