Intervention de Claude Goasguen

Réunion du 7 mai 2014 à 16h30
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Goasguen :

Force est de constater que la France est très en retard sur la connaissance statistique de la mondialisation. Comment peut-elle gérer les problèmes liés à l'expatriation à partir de données intuitives ou parcellaires ? Comment peut-elle s'adapter à la mondialisation en étant à ce point défaillante dans l'évaluation de ses propres citoyens ? Pour des raisons historiques ou idéologiques, elle est le seul pays d'Europe à ne pas tenir de registre communal. L'INSEE travaille sur des évaluations par sondages réévalués tous les cinq ans : compte tenu des fluctuations mondiales, cette méthode « au doigt mouillé » est aujourd'hui totalement dépassée. Vous avez bien du courage de vouloir mettre en place un observatoire, car vous allez vous heurter à la mentalité administrative, qui ne supportera pas que l'on piétine les plates-bandes de l'INSEE ! Celui-ci devra d'ailleurs nous expliquer comment on peut maîtriser les flux si l'on ne connaît ni le nombre des Français installés à l'étranger ni même celui des Français vivant en France, ou si l'on ignore le nombre et l'identité des personnes possédant la double nationalité ! Depuis 1945, nous sommes dans le brouillard le plus opaque.

Notre pays doit dorénavant s'appuyer sur des statistiques fiables, comme le fait par exemple l'Allemagne grâce à des registres communaux où sont inscrits les changements de commune, de pays, de nationalité, les acquisitions de double nationalité, les expatriations et les retours, sans pour autant s'apparenter à une inquisition. Cet aspect devrait être mis en évidence auprès des pouvoirs publics dans le cadre de cette commission d'enquête.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion