Intervention de Jean-Yves Durance

Réunion du 7 mai 2014 à 16h30
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

Jean-Yves Durance, vice-président de la chambre de commerce et d'industrie de Paris-Île-de-France :

Le constat que nous vous livrons est certes fondé sur des éléments statistiques insuffisants, sur des enquêtes ou des sondages probablement parcellaires, mais il permet néanmoins de déceler un phénomène et une tendance. L'observatoire que nous allons mettre en place n'a évidemment pas vocation à remplacer l'INSEE. Ce dispositif expérimental s'appuiera simplement sur les chambres de commerce françaises à l'étranger, en tout cas sur celles des pays les plus importants, pour comprendre la motivation de ceux qui arrivent et de ceux qui veulent partir. Il devrait permettre de fournir des éléments d'information pour des actions collectives, aussi bien publiques que privées.

S'agissant des statistiques sur les universités, nous tenterons de vous fournir des informations relatives au classement en matière d'intention, c'est-à-dire sur le ressenti des étudiants à propos de nos fleurons universitaires ou grandes écoles. Nous essaierons également de vous transmettre des éléments sur la sortie des étudiants de nos écoles, même s'il est souvent très difficile d'appréhender ce qu'il en est réellement.

Il existe certainement des études sur la fiscalité payée par les entrepreneurs dans les différents pays. Nous pourrons les rassembler pour en tirer des éléments, même si ce sujet n'était pas au coeur de notre étude.

Sur les binationaux, nous n'avons pas d'élément d'analyse.

Je n'ai pas non plus d'élément d'information sur la mobilité internationale des jeunes, plus précisément sur Erasmus Plus Jeunesse et Sport.

Notre étude est en réalité l'une des deux faces d'un problème global, avec, d'un côté, le départ des talents et, de l'autre, le départ des centres de décision et des centres de recherche d'entreprises françaises. À cet égard, je vous annonce en avant-première que nous avons décidé de lancer – bien avant l'affaire Alstom ou l'affaire Lafarge – une étude, dont les conclusions seront communiquées à l'automne, visant à mettre en évidence les raisons de l'impérieuse nécessité de conserver nos centres de décision et nos centres de recherche, qu'il s'agisse d'entreprises françaises immatriculées en France ou d'entreprises non françaises ayant installé en France des centres de recherche ou des centres de décision à caractère régional. En effet, le problème du flux des talents est en partie lié à ces centres de décision et de recherche.

Il faut certes améliorer les conditions d'accueil, mais il me semble nécessaire avant tout de réfléchir collectivement à une politique de promotion internationale de l'enseignement supérieur français, même si celui-ci est généralement reconnu. Il est clair que les éléments de langue et d'accueil de la culture française sont essentiels. Au-delà, ce qui est très important à nos yeux, c'est de restaurer la confiance : à cet égard, vous avez eu raison de mentionner les dégâts provoqués par la circulaire Guéant, dont nous subissons encore les conséquences. Si certains viennent pour profiter de l'enseignement français et repartent, d'autres, nombreux, souhaitent rester en France. Comme l'ont montré nos débats avec Campus France, le taux de satisfaction des étudiants étrangers en France est très élevé, hormis en ce qui concerne la possibilité d'y rester quand ils le souhaitent. Or ces talents sont extrêmement précieux : ils peuvent transporter leur culture et créer des réseaux pour nos propres collaborateurs. Je n'ai pas de recettes à vous livrer, mais c'est un axe sur lequel nous sommes prêts à travailler.

Nous n'avons pas d'élément d'information sur les anciens volontaires internationaux en entreprise ; il faudrait interroger ceux qui gèrent ce programme.

Nous ignorons pourquoi la Suisse figure en première place pour les expatriés, mais nous savons qu'il n'y a pas 120 000 exilés fiscaux dans ce pays. Il existe certainement un attrait pour une économie riche, où les rémunérations sont très élevées.

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