Je vous ferai une réponse articulée autour de deux logiques, l'une financière, l'autre politique.
Tout d'abord, la suppression de la composante aérienne ne permettrait qu'une économie de l'ordre de 200 à 300 millions d'euros sur le triennal, car l'essentiel est déjà payé (le missile ASMP-A, les avions Rafale et Mirage 2000…). Ceci représente, vous en conviendrez, un gain marginal au regard des enjeux qui sont souvent cités.
Ensuite, d'un point de vue politique, je considère qu'il est nécessaire de conserver la double composante de la dissuasion nucléaire pour des raisons de diversité et de complémentarité. Cela offre, en premier lieu, des marges de manoeuvre accrues au Président de la République en cas de situation de crise. Cela oblige également l'adversaire potentiel à s'organiser en fonction non d'une seule mais de deux composantes, deux types de trajectoire et d'armes. Cela offre ensuite une capacité nucléaire plus visible et enfin cela permet d'éviter un dilemme de type tout ou rien en matière nucléaire.