M. Binet a fait un plaidoyer en faveur du recours à l’assistance médicale à la procréation pour les couples de femmes. Vous avez dit que l’intérêt de l’enfant est qu’il puisse avoir deux parents à la naissance – en l’occurrence, il s’agit de deux femmes. Nous devons débattre de tels sujets, qui sont au coeur de notre questionnement. C’est aussi l’occasion de nous interroger sur notre conception de la filiation : se résume-t-elle simplement à un volet éducatif et affectif, à ce que l’on appelle un projet parental, ou repose-t-elle sur d’autres piliers lui permettant de ne pas être univoque ? Je pense notamment au pilier corporel, dont on sait combien il est essentiel. Il suffit de penser à celles et ceux qui souffrent de ne pas connaître leurs parents corporels pour se rendre compte de l’importance de ce pilier. Outre le pilier corporel et le pilier affectif, il existe aussi un pilier social, que nous consacrons avec la loi. C’est celui qui permet la reconnaissance en tant que parent.