Intervention de Jean-Louis Roumegas

Séance en hémicycle du 17 juin 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Intermittents du spectacle

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Roumegas :

Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.

Grève reconduite au Printemps des comédiens à Montpellier, spectacles annulés aux Nuits de Fourvière à Lyon, suspension possible des festivals d’Avignon et d’Aix-en-Provence : le mouvement des intermittents du spectacle et des précaires essaime et se radicalise.

Il y a quelques jours, Jack Lang a exprimé son soutien aux intermittents et appelé le Gouvernement à ne pas agréer un accord social signé dans l’opacité, et par des organisations syndicales très minoritaires dans les professions concernées. Ces intermittents ne sont pas des artistes ou des techniciens privilégiés, profiteurs d’un système généreux, mais des femmes et des hommes qui ont, la plupart du temps, du mal à vivre de leur art.

Le projet de convention qu’ils combattent les précarise un peu plus encore, en augmentant les cotisations sociales et en instaurant un différé de paiement.

« De grands dégâts pour de petites économies ! » Voilà ce que disait déjà Victor Hugo lors du budget rectificatif en 1848 !

Si la mobilisation est aussi forte, c’est que la situation est grave. Ce mouvement ne peut avoir pour simple réponse la nomination d’un médiateur qui serait chargé du service après-vente d’un mauvais accord. Surtout que depuis la crise de 2003, les intermittents eux-mêmes, mais aussi le comité de suivi et des rapports parlementaires ont fait des propositions pour aboutir à un système performant, juste et durable. Elles méritent d’être examinées sérieusement.

Monsieur le Premier ministre, s’entêter serait plus qu’une erreur : ce serait une faute. Monsieur le Premier ministre, renouez le dialogue et suspendez l’agrément de cet accord.

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