Intervention de Philippe Gosselin

Séance en hémicycle du 17 juin 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme du droit de la famille

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Décidément, ce gouvernement et cette majorité ont bien du mal avec la réforme du droit de la famille. C’est l’enlisement, pourrait-on même dire. Cette nuit encore, il a fallu se rendre à l’évidence : le texte sera une nouvelle fois renvoyé sine die.

Oh, remarquez, il reviendra peut-être, si la majorité est déterminée. Nous avons déjà eu un premier retrait de la « grande loi » au lendemain d’une nouvelle Manif pour tous : c’était en février. Vous vous étiez engagés à la reprendre sous forme de petites propositions de loi : une sorte de vente à la découpe. S’ensuivra un deuxième échec, il y a trois semaines : le texte n’avait alors été examiné que partiellement. Sans doute grâce à l’opposition, mais aussi, il faut le dire, grâce au talent de cette majorité qui soutient si mollement le texte. Chez vous, ils sont nombreux aussi à voir un nid à contentieux dans ce nouveau droit de la famille.

Cette nuit encore, une troisième claque, forme d’amateurisme qui ne laisse pas de nous étonner, a été donnée. Vous vous voulez pragmatiques, mais en fait, vous restez dogmatiques. Vous voulez jouer avec les symboles, ils vous rattrapent. Vous affirmez ne pas vouloir inclure la PMA dans le texte : très bien ! Dont acte. Pourquoi, alors, la secrétaire d’État chargée de la famille dit-elle quasiment le contraire dans Le Figaro le matin même, quelques heures avant la reprise des débats ? Sans doute pour calmer nos inquiétudes ! Vous jouez avec le feu et vous vous brûlez les doigts.

La société évolue ? Oui. Des familles recomposées attendent des réponses ? Oui. Le droit peut et doit s’adapter ? Sans doute. Mais pourquoi cette volonté de déconstruire, de casser la famille, cellule de base de notre société, cellule de solidarité aussi ? Il y a donc tant d’éléments qui fonctionnent si bien dans notre pays qu’il faille aussi casser celui-ci ?

Alors, monsieur le Premier ministre, après trois camouflets, allez-vous persévérer, montrer votre entêtement, ou allez-vous comprendre que, décidément, ces évolutions, sous cette forme en tous cas, nous n’en voulons pas ?

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