Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État chargé des anciens combattants et de la mémoire, mes chers collègues, l’histoire entre la France et l’Algérie est unique. Elle est riche et très complexe. Souvent la passion le dispute à la raison, et les deux s’entremêlent. Au-delà de cette histoire partagée et de nos richesses culturelles, la Méditerranée demeure un enjeu économique de première importance pour les pays qui l’entourent.
La période française en Afrique du nord, et particulièrement pendant 132 années en Algérie, a permis de brasser des peuples, des cultures et des langues, et par la suite de tisser des relations indissolubles. Cette situation est une force et non une faiblesse. Il nous appartient d’en développer le potentiel.
Si l’on additionne tous les apports humains provenant de l’autre côté de la Méditerranée, notamment les pieds noirs, les harkis, les binationaux, cette population est supérieure à cinq millions de personnes. En Algérie, après tant d’années de présence française, soit l’équivalent de cinq ou six générations, le départ d’un million de Français, de toutes origines, a été particulièrement douloureux et, vous le savez, pour le plus grand nombre, précipité. Ce n’est pas falsifier l’histoire ou contredire le passé, ni compromettre l’avenir que de le reconnaître. Dans cette histoire mouvementée, il ne nous faut oublier personne, c’est notre devoir, monsieur le secrétaire d’État.