Intervention de Philippe Nauche

Séance en hémicycle du 17 juin 2014 à 15h00
Maintien d'une administration et de politiques publiques dédiées aux français rapatriés d'outre-mer — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Nauche :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, chers collègues, la guerre d’Algérie est l’un des épisodes douloureux de l’histoire française. Elle aura marqué durablement notre société. Le bilan humain est terriblement lourd pour les Français comme pour les Algériens, pour les civils comme pour les militaires. Cette guerre aura également été un drame personnel pour un million de rapatriés et de harkis, arrachés à leur sol natal pour arriver, parfois dans le dénuement le plus total, dans un pays inconnu, où leur sort se heurte à l’incompréhension, voire à l’hostilité d’une partie de la population.

Leur souffrance est d’autant plus grande qu’elle est étouffée sous une chape de plomb : il faudra attendre la loi du 18 octobre 1999, sous le gouvernement de Lionel Jospin, pour que les événements d’Algérie soient enfin officiellement reconnus comme étant une véritable guerre.

Certains ont réussi à faire la paix avec leur passé, d’autres n’arrivent pas à le dépasser. Si les députés socialistes comprennent parfaitement les souffrances endurées par les populations, ils considèrent que leur rôle de législateur est de faire la part entre ce qui relève de l’émotion légitime et ce qui relève du rationnel nécessaire.

Malgré les apparences, la proposition de résolution qui va être soumise au vote dans quelques instants refuse de prendre le moindre recul quant à la question des rapatriés et reprend à son compte les craintes et les revendications des uns et des autres au lieu de tenter d’y répondre avec honnêteté.

Elle s’inscrit dans une démarche qui pourrait apparaître un peu électoraliste, et propose un contenu purement politicien.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion