Intervention de Damien Abad

Séance en hémicycle du 17 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

Quels seront les résultats de votre politique ? Tout d'abord, elle aboutira à étaler les vacances des salariés, qui ne pourront plus choisir ; surtout, les commandes qui devront être traitées en urgence seront confiées à des entreprises implantées ailleurs que sur notre territoire. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)

Votre deuxième faute est une faute sociale majeure. Vous l'avez dit, 9,5 millions de salariés seront affectés par cette suppression qui se soldera par 500 euros de moins chaque année pour chacun. Vous allez vous en rendre compte tout au long de ces cinq prochaines années. Je pense aux entreprises, au monde hospitalier mais je pense aussi aux artisans, à la filière bois, que vous prétendez soutenir et que vous cassez par ce dispositif, et à tous les sous-traitants du monde automobile vers lesquels va M. le ministre du redressement – j'allais dire du « renoncement » (Rires sur les bancs du groupe UMP et UDI) – productif.

Votre troisième faute est une vraie faute morale. Nous avons entendu parler de la rétroactivité fiscale mais on ne sait plus qui fait quoi. Entre le dessert et le café, c'est le 1er juillet, après le café c'est le 1er août. Ce retropédalage fiscal permanent montre une indécision totale sur un sujet gravissime.

Je voulais juste vous dire que les Français attendent autre chose que ce malthusianisme exacerbé dont vous faites preuve à l'égard du travail que vous voyez toujours comme dévalorisant et asservissant. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Cette mesure de l'article 2 est socialement injuste, économiquement inefficace et fiscalement scandaleuse.

À côté d'un Président de la République qui est en train d'enfiler les perles (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), vous détricotez en faisant de l'antisarkozysme. Nous attendions autre chose de vous au cours de cette session extraordinaire. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI. –Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

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