Intervention de Philippe Folliot

Séance en hémicycle du 7 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

…en passant par l'Indochine et l'Afrique du Nord, ont toujours illustré, par leur sacrifice et leur engagement au combat, la grandeur de la France.

Aujourd'hui, nous sommes dans une situation spécifique qui nous invite à nous interroger et à réfléchir sur ce que la défense est pour notre pays.

La défense, c'est l'assurance vie de la nation, et comme toute assurance vie, quand elle ne sert pas, certains trouvent qu'elle coûte trop cher. Il est essentiel pour chacune et chacun d'entre nous d'être conscient de cette nature de la défense et de ses enjeux, comme il est essentiel de savoir que si, dans le concert des nations, la France pèse plus que son importance au regard de sa population ou de son poids économique, c'est en grande partie à sa puissance et à son savoir-faire militaires qu'elle le doit. Nous sommes membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Cela engendre des droits, mais aussi des devoirs, notamment celui de tenir son rang et celui d'assumer ses responsabilités dans des engagements militaires internationaux, sous l'égide des Nations unies, comme force de la paix.

Mais la défense, c'est aussi un grand enjeu sur le plan technologique parce que notre pays, grâce justement à son industrie de défense, maîtrise des technologies dont les effets induits ne sont pas à négliger pour l'industrie civile.

La défense joue également un rôle essentiel pour notre économie au travers, là encore, de son industrie. Alors que le déficit du commerce extérieur a atteint 70 milliards d'euros en 2011, la balance de la défense était excédentaire de 6,5 milliards. Ce qui a également un impact en interne, parce que si l'on n'exporte pas, les équipements de nos forces nous coûteront beaucoup plus cher.

Enfin la défense joue aussi un rôle majeur pour l'emploi : près de 300 000 emplois directs sans compter tous les emplois induits.

Nous voyons ainsi que la défense doit être au coeur des préoccupations de la nation.

On a beaucoup parlé d'une heure de vérité, d'un moment important, car avec le Livre blanc vont se poser bien des questions. Notre pays a-t-il les moyens de ses ambitions ? Nous verrons, à la parution de ce nouveau Livre blanc, ce qu'il en est de l'adaptation des moyens au regard des contraintes budgétaires et financières.

Je veux, monsieur le ministre, vous rendre hommage pour votre implication personnelle, dans un contexte particulièrement difficile. Mais j'ai plusieurs questions à vous poser.

La première est relative à l'Afghanistan. Quitter ce pays va entraîner notamment des coûts d'accompagnement – pour 88 millions d'euros –, mais je rappelle aussi que les États-Unis nous ont demandé de financer à hauteur de 10 % l'équipement et les soldes des militaires afghans de 2014 à 2016, ce qui pourrait représenter près d'un milliard d'euros. La France répondra-t-elle, oui ou non, à cette demande ? Et surtout, est-ce que cette dépense affecterait le budget de la défense ?

Une autre question, que je vous avais déjà posée, porte sur les recettes exceptionnelles dans le budget 2013. J'ai noté une contradiction entre le vote d'une loi sur le logement qui prévoit des cessions gratuites du foncier public et ses conséquences potentielles pour le budget de la défense.

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