Intervention de Bernard Deflesselles

Séance en hémicycle du 7 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Deflesselles :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le premier budget de la défense du quinquennat de François Hollande confirme que, pour la gauche, la défense n'est malheureusement pas une priorité. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Eh oui, mes chers collègues, elle figurait d'ailleurs à l'avant-dernier rang du programme présidentiel du candidat socialiste. Devenu président, il n'a pas cru bon de l'élever au rang de ses priorités, en n'augmentant pas, comme pour d'autres ministères, ses moyens humains et financiers.

Ce budget se caractérise aussi par une absence de vision stratégique, sous prétexte qu'une loi de programmation militaire est en préparation. Cette absence de vision stratégique s'accompagne pourtant d'une décision lourde de sens pour les armées : une réduction des crédits qui leur sont alloués pour un montant de 1,1 milliard d'euros en 2012, réduction qui est déjà de votre responsabilité puisqu'elle a été opérée dans la loi de finances rectificative. En 2013, vous ferez pire avec un coup de rabot de 2,2 milliards d'euros.

Dans ce contexte, nous ne pouvons qu'émettre interrogations et inquiétudes quant à la capacité de ce gouvernement d'assurer la sécurité des Français et d'être crédible dans ses engagements internationaux au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

Plus qu'une erreur, votre gouvernement commet une faute : cantonner la défense dans la seule logique comptable, en lui faisant payer le prix de vos promesses et cadeaux électoraux.

À un moment où l'ensemble de la planète, à l'image de superpuissances telles que la Fédération de Russie et la Chine ou de pays en devenir comme l'Inde ou le Brésil, augmente de façon continue les dépenses d'armement malgré la crise, vous nous proposez le choix du repli, qui annonce celui du renoncement puis du déclin.

De grâce, mesdames et messieurs de la majorité, ne prenez pas pour alibi les budgets militaires de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne. La première a renoncé à une dissuasion indépendante depuis plus de cinquante ans et la seconde n'a exercé que peu de responsabilités dans la sécurité mondiale.

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