Monsieur le ministre, je tiens avant toute chose à saluer le travail que vous avez réalisé pour l'élaboration et la présentation de ce budget, ainsi que celui de nos rapporteurs. Je veux également saluer les représentants des différents états-majors qui ont fait part à la commission de la défense, avec la franchise et l'honnêteté qui les caractérise, de leurs réactions face à ce budget. Il ressort de ces auditions un grand sens de l'engagement, une passion pour ce métier si particulier, un attachement inconditionnel à l'ensemble de leurs troupes, mais surtout une même volonté de servir et d'être utile à la patrie.
Les inquiétudes dont ils nous ont fait part – sur le maintien de nos capacités de déploiement, sur l'acquisition de nouveaux matériels, sur la formation des personnels – ont souvent été partagées par les membres de notre commission. Elles sont légitimes, car elles émanent de ceux qui sont prêts au sacrifice ultime pour la défense de notre pays, de nos valeurs et de la conception que nous nous faisons de l'humanité.
Les militaires savent, comme l'ensemble des Français, que le contexte n'est pas facile et qu'il nécessite des sacrifices, sacrifices acceptables s'ils sont raisonnés et justes.
Monsieur le ministre, le budget de la défense que nous voterons aujourd'hui est à la fois un budget d'attente, un budget équilibré et, à mon sens, un budget ambitieux.
C'est un budget d'attente car, au-delà du nouveau Livre blanc qui devra fixer nos priorités et dimensionner nos équipements pour répondre aux menaces, anciennes et nouvelles, pesant sur notre sécurité, nous sommes dans une période de transition où vous avez à gérer l'héritage des commandes passées et des reports de dépenses issus des gestions précédentes.
Nous ne pouvons laisser critiquer ce budget. Le budget parfait, certes, n'existe pas, mais ceux qui ont voté une loi de programmation militaire non finançable et programmé une réduction des effectifs qui s'appliquera jusqu'à l'année prochaine ne peuvent guère avoir l'air crédible lorsqu'ils utilisent le terme d'insuffisance… Le budget actuel est aussi la conséquence des politiques menées depuis cinq ans.