Intervention de Nicolas Bays

Séance en hémicycle du 7 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Bays :

Ce budget, ensuite, est équilibré car, au coeur de la crise économique, au moment où des efforts sont demandés à tous et sur tout, vous avez obtenu le maintien en valeur de l'effort financier consacré à la mission de défense. Je suppose, monsieur le ministre, que les 650 milliards de déficit public créés ces cinq dernières années ne vous ont pas aidé à obtenir ce résultat.

Vous ne vous êtes pas résolu à l'armée que nous imposait cet héritage – c'est-à-dire davantage de coupes, d'abandons de programmes, de reculs capacitaires. Certains de nos concitoyens, confrontés dans leur quotidien aux effets de la crise, peuvent avoir du mal à comprendre que 39 milliards et 430 millions d'euros puissent être consacrés aux dépenses militaires plutôt qu'au logement, à l'éducation ou à la santé. Nous faisons l'objet de mouvements d'humeurs compréhensibles. Ces mouvements doivent être entendus et un travail de pédagogie doit être fait afin que le lien qui unit la nation à son armée ne se distende pas.

Vous avez eu, monsieur le ministre, le courage de sanctuariser un budget qui évitera tout renoncement capacitaire, rendant ainsi hommage à la qualité de nos soldats, leur garantissant une qualité de travail et de sécurité à la hauteur de leur engagement. Je ne prendrai pour exemple que deux chiffres : les 10,5 milliards programmés pour l'achat de nouveaux matériels et les 2,9 milliards pour l'entretien du matériel existant.

Il n'y a pas de nation sans armée, et elle doit en permanence lui exprimer sa reconnaissance. Vous le faites avec ce budget.

Enfin, je considère que ce budget est ambitieux. Oui, il est ambitieux car, à l'heure où beaucoup de pays européens réalisent d'importantes coupes budgétaires dans leurs crédits de défense, encourant le risque de perdre des capacités opérationnelles, certes, mais aussi leurs capacités industrielles nationales, la France quant à elle maintient son appareil militaire en l'état, affirmant ainsi sa volonté de demeurer une grande puissance internationale. Le maintien du format actuel de nos troupes, de leurs capacités, de leur réactivité, est un appui essentiel à toutes les décisions que la diplomatie française souhaite prendre à travers le monde. L'action de la France ne peut se réduire au verbe, au risque de se voir rapidement réduite au silence.

Avec ce budget, la France a la possibilité de renforcer son rôle de moteur au sein de l'Europe de la défense.

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