Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, le budget de la défense que nous présentons aujourd'hui atteint deux objectifs : celui du maintien du niveau opérationnel des forces et celui de la maîtrise de la dépense publique. Au même titre que les autres ministères, celui de la défense participe aux efforts nécessaires au redressement des comptes de la nation.
L'exercice était difficile, mais je crois, monsieur le ministre, que vous l'avez réussi. Vous avez en effet souhaité concilier la participation à l'effort national et la préservation de nos moyens de défense pour répondre à l'ambition de la France.
Le budget de la mission « Défense » pour l'année 2013 est un budget de transition. Comme vous le savez, le Président de la République a engagé la rédaction d'un nouveau Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale, à laquelle j'ai l'honneur de participer. Ce Livre blanc guidera l'élaboration de la loi de programmation militaire pour 2015-2020, que nous devrions examiner dans cet hémicycle à partir du premier semestre de l'année 2013.
Ce premier exercice budgétaire de la législature respecte les engagements fondamentaux du Président de la République en matière de défense. Il sanctuarise, cela ne vous a pas échappé, mes chers collègues, deux piliers essentiels de notre doctrine : la dissuasion nucléaire et le renseignement.
Nous sommes entrés dans un monde nouveau, caractérisé par une instabilité croissante et des conflits d'une grande intensité, qu'il s'agisse de la Syrie, du conflit toujours persistant au Proche-Orient, de la situation au Mali, plus largement de celle du Sahel, ou encore des enjeux liés à la prolifération nucléaire. Tous ces éléments constitutifs de notre réalité géopolitique font l'objet d'une réflexion rigoureuse au sein de la commission du Livre blanc, dont les travaux permettront de mieux appréhender les risques et les menaces auxquels notre pays devra faire face à l'avenir.
Dans cet ensemble complexe apparaissent de nouvelles menaces liées à l'avènement de nouvelles technologies, qui modifient en profondeur les enjeux de défense et de sécurité collective. Je veux parler en particulier de la cyber-défense et de la cyber-sécurité.
Le cyber est devenu aujourd'hui un nouvel espace de conflictualité. Nous devons faire face aux enjeux nouveaux, inédits, que les technologies de l'information induisent inexorablement dans les domaines de la guerre, de la défense et de la sécurité.
Chacun a en mémoire les attaques récentes contre l'Élysée, Bercy et d'autres entités publiques. Les menaces sont si importantes que Léon Panetta, l'ancien directeur de la CIA et secrétaire d'État à la défense américain, a évoqué la possibilité d'un « cyber-Pearl Harbor ». Aujourd'hui, ce n'est plus de la science-fiction mais une réalité. Il suffit pour cela de rappeler les cyber-attaques subies en 2007 par l'Estonie, celle du virus Stuxnet qui a frappé l'Iran, désynchronisant nombre de centrifugeuses chargées d'enrichir l'uranium,…