Cela, nous ne pouvons pas l'accepter ! Nous ne saurions admettre que l'effort de réduction du déficit budgétaire porte sur les personnels militaires, c'est-à-dire sur des fonctionnaires qui s'engagent quotidiennement pour notre nation, alors que des postes sont créés dans l'éducation nationale, qui n'auront aucun impact sur l'efficacité de ce service public ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Deuxième élément concernant les dépenses de personnel : la réorganisation des armées menée depuis plusieurs années exige, de la part des personnels concernés, de la responsabilité et de l'adaptabilité. Mais votre gouvernement a décidé de réduire les mesures catégorielles de 25 %. Il attaque donc l'esprit même de la RGPP, selon laquelle la réduction du nombre de fonctionnaires et la réorganisation de l'administration sont contrebalancées par la revalorisation des rémunérations.
Le second sujet qui me préoccupe est celui des dépenses d'équipement : 16 milliards d'euros seulement prévus en 2013. Le précédent gouvernement en avait fait sa priorité, afin de renouveler les matériels militaires en fin de course. La réussite de certaines opérations en Afghanistan et en Libye a montré le bien-fondé de ce choix. Or la baisse de 5,5 milliards d'euros des engagements pour la période 2012-2013 met clairement en danger plusieurs programmes d'armement, et menace nos capacités industrielles stratégiques.
Tout cela laisse présager que la défense nationale connaîtra des heures sombres dans les prochaines années. Le Gouvernement a choisi de faire peser l'essentiel des économies commandées par la crise des finances publiques sur la défense. Si nous persistions dans cette démarche, le gel des dépenses porterait l'effort de défense à moins de 1% du PIB en 2025, soit un tiers de moins qu'aujourd'hui.