Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 7 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la défense nationale, c'est plus qu'un outil sous la responsabilité du chef de l'État. C'est l'âme et le coeur battant de la nation. C'est le seul moyen, ultime, que nous ayons d'assurer à nos enfants une place dans l'histoire. Il n'y a pas de grand peuple ni de grande nation qui n'ait respecté le triptyque de l'économie, de la culture et de la puissance.

Quelle est la situation aujourd'hui ?

En mer de Chine, à grandes encablures, la flotte chinoise se développe. La Chine apprend aussi sous les eaux, bientôt dans les airs, à faire respecter sa volonté.

La question de la puissance est bien l'essentiel et la plus grande noblesse de l'acte politique que nous avons aujourd'hui à assumer pour les générations futures.

La stratégie d'influence, mes chers amis, n'est que le masque que les puissants revêtent pour imposer leur volonté aux plus faibles parmi les nations et les peuples.

En Amérique latine, le Brésil, à grands pas, apprend les technologies, avec une jeunesse conquérante, affamée de richesses et de travail.

Le continent africain est livré à une nouvelle colonisation : d'un côté, la Chine ; de l'autre, les États-unis d'Amérique.

Et nous, Européens, que faisons-nous ? Rien ! La défense européenne n'est qu'un leurre. Elle n'existe pas. Notre voisin et premier concurrent économique, la République fédérale d'Allemagne cherche simplement à vendre des chars, comme elle vend des limousines, de haute qualité, certes, fiables, mais sans jamais payer le prix du sang. Nos seuls alliés sont un peu plus à l'ouest sur le continent européen car, depuis l'affaire de Crimée, depuis l'Entente cordiale, le prix du sang est payé par les soldats de Sa Majesté et ceux de la République, dans la boue et dans la souffrance, dans les airs et sur mer.

Que font nos chefs politiques aujourd'hui ? Ils n'ont aucune vision stratégique. Nous avons vexé les Britanniques, en essayant de courir plusieurs lièvres à la fois. Nous ne tendons jamais la main à la Fédération de Russie qui, courageusement, fait face à des défis démographiques inéluctables et majeurs.

Quel plan avons-nous pour la conquête des matières premières, pour assurer notre industrie de défense et notre souveraineté nationale ? Je pense aux terres rares, sans lesquelles il n'y aurait pas d'objets de haute technologie.

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