Je vous remercie de nous accueillir.
Dès le départ, Aéroports de Paris (ADP) a choisi de soutenir le projet ExpoFrance 2025. C'est un projet auquel croit l'entreprise, son président-directeur général, Augustin de Romanet, ayant récemment fait un plaidoyer en faveur du soutien à la candidature française par d'autres entreprises. Les raisons de notre soutien à la tenue d'une telle manifestation en France sont simples et évidentes.
D'abord, une exposition universelle est un carrefour, une rencontre entre des gens venant de tous les coins de la planète. Cet aspect rejoint l'objet social d'Aéroports de Paris : quel meilleur lieu, en effet, qu'un aéroport pour accueillir des personnes du monde entier ? La convergence d'intérêts entre une exposition universelle et les aéroports est donc totalement évidente.
Ensuite, nous sommes convaincus qu'un tel projet correspond à l'intérêt général. L'histoire des expositions universelles a montré à quel point elles ont constitué un motif de fierté pour les pays concernés, y compris de la France. Un projet bien mené peut susciter l'adhésion, l'enthousiasme de toute une population. Je crois qu'il n'est pas exagéré de dire qu'une exposition universelle pourrait être utile à la société française.
Par ailleurs, et l'histoire l'a également démontré, une exposition universelle contribue au progrès technologique. Cet aspect est important pour nous, car les aéroports sont en constante évolution, à la fois pour améliorer la gestion du trafic et pour accueillir davantage de vols, tout en assurant plus de sécurité et une meilleure protection de l'environnement. Un grand nombre de projets en cours à l'échelle européenne, comme SESAR, se sont assigné ces différents objectifs. Même si nos avions d'aujourd'hui ont l'air de ressembler à ceux d'hier, notre secteur possède un fort contenu technologique et un grand potentiel d'innovation. Là encore, nous rejoignons totalement les objectifs d'une exposition universelle.
Enfin, les expositions universelles conduisent généralement à améliorer significativement les projets de dessertes en transport collectif. Sous cet angle, l'intérêt général peut rejoindre un intérêt particulier. En effet, bien que parfaitement conçus et offrant un grand nombre de services, nos aéroports souffrent d'un lien insuffisant avec le centre de Paris. À cet égard, je vous remercie d'avoir évoqué les trois principales plateformes que nous gérons, et pas seulement Charles-de-Gaulle. Paris a en effet la chance d'être desservi par deux autres grands aéroports : Le Bourget, premier aéroport d'Europe pour les vols d'affaires, et Orly qui a connu ces dernières années une croissance très intéressante.
Actuellement, il faut reconnaître que nous ne sommes pas très bien placés dans les classements internationaux, notamment du fait d'une accessibilité qui n'est pas exceptionnelle – sans parler de jours particuliers comme celui-ci où la grève rend plus difficile encore l'accès à nos aéroports.
En effet, Roissy est accessible par le RER B, qui fonctionne convenablement malgré quelques aléas, mais qui n'a pas été conçu pour accueillir des voyageurs se dirigeant vers l'aéroport. Il est alors compliqué pour les navetteurs domicile travail qui l'empruntent de se heurter à des touristes transportant de grosses valises, et réciproquement. S'ajoutent à cela les difficultés d'exploitation sur cette ligne, comme nous avons pu en connaître à la mi-janvier. L'aéroport est également accessible par l'autoroute, mais elle est régulièrement saturée, pour peu qu'un camion se soit renversé.
Cela n'est pas beaucoup mieux au Sud, puisque pour rejoindre Orly sans rupture de charge, en dehors de la voiture individuelle ou du taxi, vous n'avez que la solution du car, certes assez fiable en termes d'horaires. Les transports en commun ferroviaires impliquent effectivement une rupture de charge obligatoire, avec toutes les complications liées aux bagages.
Quant au Bourget, il existe une gare RER B, un peu méconnue, située à dix minutes de la Gare du Nord, mais à trois kilomètres environ de l'aéroport. En outre, la desserte en bus entre cette gare et l'aéroport mériterait d'être améliorée.
Ainsi, le constat peut être établi d'une desserte en transports en commun qui n'est pas exceptionnelle. De ce point de vue, l'exposition universelle 2025 représente à nos yeux une opportunité pour consolider, sécuriser un certain nombre de projets. D'où ce lien entre intérêt particulier et intérêt général.
Mme Locquet va vous exposer dans quelques instants les objectifs, le mode de fonctionnement et le financement envisagé pour CDG Express. S'agissant de l'aéroport du Bourget, une gare est prévue sur la ligne 17 à l'horizon 2027. Concernant Orly, le prolongement de la ligne 14 devrait être réalisé en deux temps : d'abord, jusqu'à Villejuif à échéance 2023 ; ensuite, jusqu'à Orly à l'horizon 2027 – avec une extension vers le Nord, qui ne nous concerne pas directement.
À notre sens, et pour en avoir discuté récemment avec des responsables de la société du Grand Paris, la non-interruption des travaux en 2023 à Villejuif – dont la faisabilité technique apparaît envisageable pour peu qu'un calage financier soit établi – pourrait encore être examinée. La candidature de la France à l'exposition universelle de 2025, si elle venait à se concrétiser, constituerait un élément extrêmement fort en faveur de la continuité des travaux, pour laquelle nous militons.
Ainsi, la situation en 2025 pourrait se décliner, dans la meilleure des hypothèses, de la façon suivante : une relation directe avec l'aéroport d'Orly, sous réserve que les travaux ne soient pas interrompus à Villejuif ; une nouvelle gare au Bourget, dont les travaux pourraient être accélérés dans la perspective de l'exposition universelle ; et un projet CDG Express, sur lequel Mme Locquet va vous apporter des précisions.