Ces questions sont excellentes, mais je crains que mes réponses ne vous déçoivent.
Si j'allais en mission au Qatar, j'en profiterais pour découvrir l'aéroport de Doha et faire quelques comparaisons. Le groupe ADP intervient de plus en plus souvent à l'étranger dans le domaine de l'ingénierie des aéroports. Nous l'avons fait à Abu Dhabi, par exemple. Mais pas à Doha. Il y a donc sûrement là-bas un marché à conquérir.
Les aéroports de la région ont l'avantage d'avoir été conçus très récemment et en un seul bloc. De ce fait, ils ne présentent pas les inconvénients que je dénonçais tout à l'heure s'agissant de l'aéroport de Roissy. Quoi qu'il en soit, je ne connais pas la politique de desserte d'Air France entre le Qatar et la France et je suis donc bien incapable de répondre à votre question.
À la question concernant les jeux Olympiques, je n'ai pas non plus de réponse détaillée à vous offrir. On sait bien que différents facteurs sont intervenus dans l'attribution des jeux Olympiques à Londres, alors que Paris semblait avoir un dossier assez solide. Mais il est certain que, dans les classements internationaux, la desserte de nos aéroports apparaît comme l'un de nos points faibles. Je ne sais pas dans quelle mesure cela a pu jouer en faveur de Londres, mais je n'imagine pas que ce ne soit pas pris en considération de manière extrêmement attentive par ceux qui auront à voter sur le projet d'exposition universelle.
S'agissant du projet CDG Express, nous devrons donc tous – la Société du Grand Paris, ADP et RFF – être crédibles et nous engager clairement lorsque les questions de financement auront été réglées. J'observe que le modèle proposé l'a été « par défaut ». Je veux dire par là que si ADP s'engage avec une part de capitaux propres, il ne le fait pas avec un enthousiasme démesuré.
L'idée qui prévalait jusqu'à aujourd'hui était que l'aéroport commençait « à la porte » de l'aéroport. Aujourd'hui, le PDG et l'entreprise ont pris conscience que si nous nous en tenions à cette idée, personne ne se sentirait vraiment impliqué et n'aurait – y compris matériellement – les moyens de s'engager vraiment sur le lien entre le centre ville et l'aéroport. Voilà pourquoi nous avons en quelque sorte étendu – y compris dans ses implications financières – notre vision de l'aéroport jusqu'au centre ville. Mais si un généreux mécène se manifestait, si nous n'avions pas besoin de nos fonds propres, ni de taxes, nous en serions les premiers satisfaits.
Sans pouvoir répondre précisément à votre question, il est néanmoins certain que la desserte aéroportuaire est un élément majeur dans une candidature.