Toutes les organisations syndicales, je crois, sont opposées aux externalisations. Celles-ci ne sont pas sources d'économies et nous contestons les chiffres qui nous sont communiqués.
Au-delà, on peut y voir l'effet d'une militarisation à outrance. Il n'est nullement question de creuser un fossé entre une composante de la défense et une autre, mais nous constatons que la militarisation de certaines fonctions a conduit à des externalisations. Selon le ministère lui-même, les militaires, de par leur statut qui prévoit également du sport, des formations, etc., sont employés à 60 % de leur temps sur le poste qu'ils occupent : 1 000 heures sur 1 600 dès lors qu'ils remplissent des fonctions de soutien, là où le personnel civil accomplit l'intégralité des 1 600 heures.
D'ailleurs, Force ouvrière est tout à fait favorable à la reconversion interne de personnels militaires, notamment de militaires du rang, vers des statuts de personnels civils.
Les pays qui, comme la Grande-Bretagne, ont procédé à de très importantes externalisations il y a quelques années en sont aujourd'hui largement revenus. Rappelons que la proportion de personnels civils est plus importante en Grande-Bretagne qu'en France.
Dans notre pays, l'externalisation des véhicules de la gamme commerciale se sera soldée par un échec puisque le ministère décide aujourd'hui de racheter les véhicules. L'externalisation aura coûté 387 millions d'euros en cinq ans et aujourd'hui, faute de pouvoir reconduire le marché, le ministère réinternalise la propriété des véhicules. Nous demandons également la réinternalisation de l'entretien et de la maintenance, car nous disposons des capacités pour le faire.
Nous avons donc des pistes d'économies à proposer. Force ouvrière défend une rationalisation et une optimisation des fonctions de soutien, bien préférables aux externalisations. Le ministère partage ce point de vue mais a du mal à prendre des décisions en ce sens.
Pour en revenir à ma remarque sur les contraintes liées aux statuts, il apparaît qu'il suffit de 60 de personnels civils pour remplir les tâches de 100 de personnels militaires. Pourtant, la militarisation des postes et l'accroissement de la masse salariale qui s'ensuit est bien souvent l'argument développé pour justifier l'externalisation ! Et, lorsque nous demandons que ces fonctions soient rendues aux personnels civils, nous nous heurtons à un refus.