Intervention de Gilles Goulm

Réunion du 24 octobre 2012 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Gilles Goulm, secrétaire général de la Fédération syndicaliste Force ouvrière de la défense, des industries de l'armement et des secteurs assimilés :

Les bases de défenses constituent-elles une aberration ? Je ne le sais pas, et je ne crois pas, du reste, qu'il nous appartienne de dire aux armées comment elles doivent s'organiser.

À l'origine, la RGPP pouvait se fonder sur trois scénarios possibles : un à 20 000 suppressions d'emplois, un à 54 000, un dernier à 96 000. L'objectif comptable a été fixé, puis, comme on était incapable de savoir comment organiser les soutiens avec une telle réduction d'effectif, on a inventé le concept de base de défense.

Un retour en arrière est-il possible ? À en croire de nombreux responsables d'état-major, ce serait certainement difficile. Cela dit, les bases de défense ont bafoué un principe qui faisait la force du ministère de la défense : qui commande paie, et qui paie commande.

Pour ce qui nous concerne, cela a provoqué des difficultés insurmontables en matière de dialogue social. Les personnels civils et militaires ont beaucoup de mal à identifier leurs chefs et à discerner qui fait quoi dans l'architecture des bases de défense. Aujourd'hui, celui qui commande n'est plus celui qui paie, et inversement. Une réflexion sur le sujet doit s'ouvrir !

S'agissant des économies possibles, faut-il persister dans une vision très « ancien régime » du ministère de la défense ? À quoi servent aujourd'hui, par exemple, les gouverneurs militaires, et combien coûtent-ils ? Celui de Metz a onze équivalents temps plein (ETP) à sa disposition !

De même, le ministère compte plus de 3 500 officiers généraux, active et deuxième section confondues. La nation en a-t-elle encore les moyens ?

Enfin, la masse salariale des officiers a augmenté de 5 % en 2011. Si on laisse faire, elle doublera en l'espace de dix ans. L'objectif est-il de constituer une armée mexicaine tandis que, dans le même temps, on demande aux personnels civils – notamment ceux de catégorie C, dont les salaires sont compris entre 1 200 et 1 300 euros par mois – de se serrer la ceinture, on refuse toute augmentation du point d'indice et on obère la possibilité d'agir sur le régime indemnitaire ?

Tous ces éléments font que le climat se tend entre les responsables militaires et les personnels civils. Il faut y prendre garde.

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