M. le président Gallet, voilà plus d'un mois que vous êtes à la tête de Radio France, après deux mois de tuilage auprès de votre prédécesseur, M. Jean-Luc Hees. Cette période de tuilage vous a-t-elle permis de prendre plus efficacement vos nouvelles fonctions ?
Cette prise de fonction a coïncidé avec le retour de France Inter dans les nouveaux locaux de la maison ronde, le 21 mai dernier, après dix ans de travaux. C'est dans cet esprit de « déménagement » dans tous les sens du terme, de nouveau management et de management intermédiaire – expressions que vous avez employées à plusieurs reprises et dont il faudra définir le contenu –, que vous avez nommé six nouveaux directeurs de chaîne sur les sept stations que compte le groupe.
Nous souhaitons vous rappeler notre attachement au service public de l'audiovisuel, à son image et à son rôle auprès des Français. Vous nous avez présenté les objectifs que vous vous fixiez pour la durée de votre mandat. Je souhaite revenir sur ceux concernant en particulier trois chaînes du groupe : France Info, le Mouv' et France Bleu.
Alors que votre prédécesseur était très attaché à la station Le Mouv', à son nom et à son identité « Jeunesse », vous annoncez vouloir changer le nom et élargir le public de cette station née en 1997 et qui peine encore aujourd'hui à trouver son public et son audience. Vous avez nommé Bruno Laforestrie, spécialiste de hip-hop et de cultures urbaines, à la tête de la station. Comment envisagez-vous le renouveau de cette chaîne qui, d'après le contrat d'objectifs et de moyens, doit rester dédiée aux jeunes et à la retransmission des concerts en live ? Doit-on également réduire la jeunesse aux cultures urbaines ? Quelles seraient les conséquences sur les personnels de l'antenne et sur les programmes ? Et avez-vous pu réfléchir à des liens que vous pourriez établir avec l'école pour identifier clairement cette chaîne « Jeunesse » ?
D'autre part, vous annoncez une redynamisation de l'antenne de France Info en donnant la priorité au direct. Vous avez nommé Laurent Guimier, d'Europe 1, à sa tête. Pouvez-vous préciser les impulsions que vous entendez donner à cette chaîne afin qu'elle puisse s'ajuster à la fois à la concurrence des chaînes de télévision d'information en continu tout en conservant la qualité éditoriale à laquelle une station du service public doit répondre et qui est très attendue des Français ?
S'agissant, enfin, de la chaîne des territoires et de la proximité, à laquelle nous sommes ici également très attachés, France Bleu, je vous remercie de bien vouloir nous indiquer quelles sont vos ambitions en vue de maintenir un maillage territorial serré, au plus près de nos concitoyens et de leur actualité locale ?
Vous avez indiqué, lors de votre intervention devant l'encadrement de Radio France, qu'il fallait rajouter le verbe « partager » à « informer, éduquer et divertir ». Nous attendons d'une radio qu'elle nous satisfasse et qu'elle nous agace. Comment ferez-vous partager l'exigence du service public au plus grand nombre, exigence de service public qui incombe à votre mission ?