Intervention de Mathieu Gallet

Réunion du 18 juin 2014 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Mathieu Gallet, président de Radio France :

Pour répondre en premier lieu à la question de vous m'avez posée, monsieur le président, et que M. de Mazières a également évoquée, s'agissant du nouvel auditorium de 1 451 places et la concurrence que pourraient exercer les quelque 2 400 places de la Philharmonie de Paris, je voudrais vous dire notre confiance dans notre capacité à attirer le public vers ce nouvel équipement. C'est une chance pour Paris de disposer de deux salles pour accueillir les nombreuses formations musicales qui souhaitent se produire dans la capitale. Je sais que, dans le cahier des charges du repreneur de la Salle Pleyel, est clairement mentionnée l'absence de concerts de musique classique, ce qui sera sans doute déroutant pour les auditeurs habitués à s'y rendre. Il reviendra à la direction du marketing et du développement de Radio France de continuer à tisser des liens étroits avec nos abonnés, habitués à se rendre à la Salle Pleyel et aux Champs Élysées, mais aussi à mettre en place des solutions innovantes pour attirer de nouveaux publics, peut-être aujourd'hui intimidés par la « grande musique » : je pense notamment à des concerts plus courts ou aux horaires décalés, par exemple organisés à l'heure du déjeuner.

S'agissant de la part des ressources propres dans l'équilibre budgétaire de Radio France, il est clair qu'elle est bien plus faible qu'à l'INA d'où je viens, puisqu'elle ne représente que de l'ordre de 10 % de ce budget et qu'elle pourrait en outre se réduire encore davantage du fait de la diminution de l'activité publicitaire des annonceurs publics. C'est, là encore, une des missions de la direction du marketing et du développement que de trouver de nouvelles ressources.

Sur la question des podcasts qui a été souvent évoquée ce matin, c'est sur la durée de leur mise à disposition gratuite – aujourd'hui de trois ans – que l'on pourrait jouer ; elle pourrait être réduite – une marge d'évolution est possible, sans aller jusqu'aux sept jours qui prévalent pour la télévision de rattrapage – afin de couvrir une part des importants coûts liés à leur stockage. On peut en effet considérer qu'il n'est pas légitime que ces coûts soient exclusivement financés par le produit de la redevance audiovisuelle. Pour autant, il n'est nullement question de « casser » ce qui fonctionne bien. Nos auditeurs, en France comme à l'étranger, aiment pouvoir écouter ou réécouter leurs émissions en podcasts, notamment celles de France Culture et France Inter et il n'est pas question de remettre cela en cause. La réflexion qui est engagée est très ouverte : la réduction de la durée de mise à disposition gratuite est à l'étude, tout comme des formules d'abonnements. Dans le contexte actuel, il s'agit dans notre esprit d'adapter les moyens aux évolutions du marché de la radio, dans le respect des spécificités du service public.

Pour répondre à M. Michel Françaix, qui a soulevé quelques paradoxes de cette maison qu'il connaît bien, je veux indiquer en premier lieu que le projet concernant France Info consiste, non pas à copier ce qui se fait aujourd'hui à la télévision, mais à revenir à ce qu'était la chaîne à sa fondation en 1987, c'est-à-dire une chaîne d'information en continu. À l'époque, le projet était très innovant, mais, depuis, la chaîne s'est progressivement éloignée de ce modèle, privilégiant les chroniques préenregistrées. Depuis un mois, les choses ont déjà changé : dès le lendemain de l'annonce par le Président de la République des contours de la réforme territoriale, France Info a été la seule à consacrer une journée d'antenne à ce sujet en s'appuyant sur son réseau dans les vingt-deux régions et en donnant la parole aux auditeurs. Je laisse M. Frédéric Schlesinger, directeur délégué aux antennes et aux programmes, vous en dire plus sur ce point.

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