J'aimerais tant que notre collègue, M. Philippe Houillon, soit notre porte-parole auprès des autres parlementaires de la représentation nationale, car ce qu'il vient de dire est exactement ce que nous ne cessons de répéter depuis plusieurs décennies.
Nos territoires appartiennent avant tout à un bassin de vie. Mon bassin de vie, en tant que Guyanais, n'est ni la France hexagonale ni l'Union européenne, mais l'Amérique du Sud. Mon territoire est voisin du Brésil, du Suriname, et j'ai des relations avec le Guyana, Sainte-Lucie, Saint-Domingue, Trinidad. Nous considérons tous en Guyane qu'exporter dans ce bassin de vie doit être notre priorité.
Je suis favorable à la définition de règles propres à la Guyane, règles qui seraient édictées par la République mais qui s'appliqueraient, de façon intelligente, à un territoire qui n'est précisément pas situé sur le continent européen. La population de la Guyane, son économie, sa sociologie, son climat, sa géographie, sa biodiversité, ne sont pas ceux de l'hexagone. Pourtant, lorsque nous édictons des lois et des règlements, nous partons toujours des réalités hexagonales et européennes pour ensuite les adapter aux configurations de l'outre-mer, qui en général n'ont pas grand-chose à voir.
La représentation nationale doit comprendre que nous ne demandons pas l'autonomie ou l'indépendance. Nous attendons simplement que la République à laquelle nous appartenons se montre plus perspicace et plus intelligente et ne cherche pas à appliquer la même loi partout. Les petites adaptations ont des limites. Quand on considère le taux du chômage dans nos territoires et la dégradation de nos sociétés, on se demande si l'échec de la République n'est pas dû à la cécité qui l'empêche de voir certaines réalités.