Le Syndicat national de gérontologie clinique, présidé par Michel Salom, représente les médecins de terrain et est connu par deux outils d'évaluation médico-administrative et économique. Il est en effet à l'origine de la grille « autonomie gérontologique groupes iso-ressources » (AGGIR), qui évalue le besoin d'aide pour les actes de la vie quotidienne, et de l'évaluation PATHOS, qui permet de mesurer les besoins médicaux et techniques des personnes résidant en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Ces outils d'évaluation, destinés à déboucher sur une tarification, se sont également révélés être des outils de pilotage de la qualité : on a en effet constaté que la valorisation de certains axes générait dans les établissements des actions permettant de lutter, par exemple, contre la dénutrition, phénomène qui concerne 40 % des résidents d'EHPAD.
Pour ceux qui peuvent y accéder, la CNSA assure une certaine proximité avec les professionnels, les usagers, les élus et les administrations. C'est une agence à taille humaine, où l'accueil est de qualité et où l'on trouve des interlocuteurs disponibles. C'est donc, telle que nous la percevons, une agence en bonne santé. Elle est, en outre, bien au fait des problématiques des personnes âgées et ne limite pas son action au contrôle ou à la réglementation.
Au-delà des outils et réglementations qu'elle propose, cependant, la CNSA reste très peu connue des médecins et des paramédicaux – à peine plus que l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) ou l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP). Il serait à cet égard intéressant qu'elle pilote le lien entre l'évaluation des besoins, les obligations réglementaires et recommandations visant les établissements et intervenants, et les moyens alloués. Souvent, en effet, les acteurs de terrain sont confrontés à une double injonction : faute d'évaluation des moyens nécessaires pour se conformer aux obligations qui leur incombent, les soignants se trouvent en situation d'échec. Il conviendrait donc, sous peine de schizophrénie, de remettre à plat toutes ces situations afin de donner aux acteurs concernés les moyens de réaliser les objectifs très élevés qui leur sont assignés.
Dès 2018, alors qu'il y avait, dix ans plus tôt, deux fois plus d'aidants naturels que de personnes aidées, ces deux groupes seront à égalité numérique, après quoi le nombre de personnes aidées connaîtra une augmentation exponentielle, tandis que le nombre d'aidants naturels diminuera. Il y a là un pari pour l'avenir, que la CNSA doit prendre en compte.
Un autre enjeu est celui de la démographie médicale et paramédicale. Si l'on trouve encore aujourd'hui des médecins qui se déplacent dans les établissements, voire au domicile des personnes âgées, il n'est pas certain que ce sera encore le cas demain. Là encore, une réflexion s'impose.