Intervention de Pascal Cherki

Réunion du 17 juin 2014 à 17h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

Je remercie la Cour des comptes pour la qualité de ses travaux et la subtilité de ses avis. Ce rapport livre beaucoup d'éléments à la réflexion des parlementaires. Il laisse le soin aux politiques de prendre des décisions et chacun pourra en faire son miel. Pour autant, il ne se contente pas d'un exercice descriptif et il comprend également des recommandations.

Le rapport insiste à juste titre sur le fait qu'au regard des importants efforts qui ont été engagés – hausse des prélèvements obligatoires et maîtrise des dépenses – la réduction du déficit public est beaucoup plus faible qu'on l'escomptait, en raison, selon vous, de l'absence de croissance de l'activité. Ne faudrait-il pas prendre le problème dans l'autre sens ? La montée en puissance des efforts pour respecter les objectifs budgétaires ne risque-t-elle pas d'affaiblir durablement le principal ressort de la réduction des déficits publics, à savoir la croissance ? Ne pensez-vous pas que nous nous trouvons dans un cercle vicieux dans lequel l'addition des efforts finit par casser le moteur de la croissance ?

Ma deuxième question porte sur les administrations de sécurité sociale. Vous soulignez à juste titre que le déficit ne se réduit plus depuis 2011, malgré le respect bienvenu des objectifs de dépenses, et que les recettes ont pâti de la faible croissance de l'activité et de l'emploi. En période de croissance faible, les réductions massives de cotisations sociales ne risquent-elles pas d'accroître leur déficit ?

Ma troisième question a trait à la comparaison que le rapport effectue avec l'Allemagne. Elle a engagé une consolidation budgétaire avant les autres pays européens. Dans ce contexte, a-t-elle bénéficié d'un avantage compétitif en profitant du soutien à la demande mis en oeuvre par le reste de l'Europe ? À cet égard, que pensez-vous des déclarations récentes du vice-chancelier allemand, qui propose d'exclure du calcul des déficits publics certaines dépenses d'investissement, par exemple dans l'éducation ? Pensez-vous que cela permettrait de régler une partie des problèmes de déficit que nous rencontrons ?

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