Intervention de Jean-Charles Taugourdeau

Séance en hémicycle du 17 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Taugourdeau :

Ce que nous venons d'entendre est inouï !

À quoi servent les heures supplémentaires ? À donner plus de souplesse en cas de surcroît de travail dans une entreprise. À être réactif pour pouvoir répondre aux commandes. Et répondre aux commandes, cela permet d'aller chercher cette fameuse relance de la croissance chère à votre Président de la République. Dans une entreprise, les heures supplémentaires sont exceptionnelles. En effet, je ne connais pas un chef d'entreprise qui gère sa société pour faire des heures supplémentaires.

Ces heures exceptionnelles permettent de prendre des marchés, et du coup de procéder à des embauches.

Pour notre part, nous avons défiscalisé les heures supplémentaires pour donner un peu plus de compétitivité à l'entreprise, lui permettre un peu plus de réactivité, donner un peu plus de pouvoir d'achat aux salariés. Et n'oublions pas qu'un salarié qui consomme génère des rentrées de TVA.

Vous allez alourdir le coût du travail. Et comme vous n'allez pas alléger le code du travail qui ne gère pas les spécificités des entreprises, l'avenir sera moins rose que vous ne le pensez.

Vous nous dites que ce n'est pas votre faute. C'est vrai. Mais vous oubliez que les cinq dernières années ont été plombées par la crise. Cette crise, seul notre brillant président de la commission des finances en a parlé. Pour votre part, vous ne l'évoquez pas. C'était la crise avant le 6 mai, c'est la crise maintenant et demain. Mais vous ne le reconnaissez que depuis le 17 juin.

La croissance, ce n'est pas que les ménages et leur consommation, c'est aussi le développement des entreprises, c'est le travail qui crée les richesses, qui finance tout notre système social.

Demain, la commission des affaires économiques auditionnera M. Montebourg. Je lui dirai qu'en France nous sommes bien plus forts en matière de redressement fiscal que de redressement productif.

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