Les déplacements de population témoignent de résultats contrastés. La plupart des personnes qui font acte de mobilité pour des raisons professionnelles migrent dans le territoire voisin et non directement vers un territoire marqué par un fort dynamisme. Une ville comme Lille enregistre ainsi un solde migratoire négatif, tout en recevant de nouveaux professionnels d'une quinzaine de départements assez pénalisés. De même Reims reçoit davantage d'habitants venant de zones défavorisées que les bassins de Rennes, Nantes et Toulouse. Mais cette dynamique est remise en cause.
Les territoires qui génèrent de la valeur ajoutée dans les secteurs compétitifs sont essentiellement métropolitains ; ils constituent en quelque sorte ce que Pierre Veltz appelle des écosystèmes économiques de grande densité. 80 % des emplois dans le secteur privé dépendent d'une demande le plus souvent locale ou régionale. Les autres emplois se concentrent dans des secteurs capables de susciter de l'offre à l'échelle mondiale.
L'attractivité des territoires ruraux est étroitement corrélée au dynamisme des zones urbaines qu'ils entourent et se définit donc en fonction de la qualité de sa métropole. Le dynamisme des zones urbaines dépend de plusieurs facteurs, mais la capacité d'attirer des cadres de haut niveau, qui généreront l'innovation, apparaît essentielle. L'on constate ainsi la force économique croissante de villes de l'Ouest et du Sud-Ouest, tandis que le Sud-Est de la France, malgré d'indéniables atouts, peine à soutenir la compétition économique en raison d'un nombre trop élevé de retraités, au détriment d'une population active jeune. Les grandes villes méditerranéennes ne valorisent pas les atouts d'attractivité de leurs hinterlands dans des activités à forte valeur ajoutée. Mais le jeu est parfois plus compliqué comme le montre le dynamisme de l'hinterland de Rennes qui bénéficie aussi de l'arrivée des Anglais ou des Parisiens. Même si les relations de avec sa métropole