Intervention de Jean-Christophe Dumont

Réunion du 4 juin 2014 à 16h30
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

Jean-Christophe Dumont, directeur de la division des migrations internationales à la direction de l'emploi, du travail et des affaires sociales de l'OCDE :

Je voudrais indiquer en préambule que la France n'est pas le seul pays au sein de l'OCDE à s'interroger sur l'expatriation de ses ressortissants. C'est le cas également d'autres pays européens, comme l'Allemagne, qui nous a commandé une étude sur le sujet, ou d'autres pays de l'OCDE, tels que la Corée du Sud.

Je vais vous présenter, non pas une étude, mais un ensemble de données, aussi complètes que possible, que j'ai collectées pour essayer de répondre à vos questions.

Un premier graphique vous indique quelles sont les tendances récentes de l'expatriation française, comparées à celles que connaissent d'autres pays de l'OCDE, en particulier le Royaume-Uni et l'Allemagne. On observe une augmentation du nombre des Français enregistrés, chaque année, dans d'autres pays de l'OCDE, que ceux-ci leur aient délivré un permis de travail ou de résidence ou qu'ils soient inscrits dans le registre de population. Cette augmentation a été d'environ 30 % de 2000 à 2012, l'effectif concerné passant de 75 000 à 100 000 personnes. C'est une augmentation significative mais qui n'a rien d'exceptionnel dans le cadre de l'OCDE. Ainsi les États-Unis ont connu exactement la même progression, le nombre d'expatriés enregistrés passant de 100 000 à près de 140 000. D'autres pays connaissent même des évolutions plus brutales et erratiques. On constate par exemple que l'expatriation allemande a fait plus que doubler avant la crise, principalement à destination de la Suisse, avant de régresser ensuite. Cette influence de la conjoncture se retrouve dans l'expatriation espagnole : alors que celle-ci se stabilisait autour de 25 000 personnes par an jusqu'en 2008, elle a explosé à compter de 2008, triplant en quatre ans.

Si on considère les pays de destination de l'expatriation au sein de l'OCDE, on constate qu'il n'y a pas vraiment une destination de prédilection des migrations françaises. C'est un résultat qui m'a d'ailleurs surpris moi-même. Ainsi les départs pour les États-Unis sont extrêmement peu nombreux – il est vrai que les éléments dont nous disposons ne concernent que les Français qui se sont vu délivrer un permis permanent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion