Ce sont là des questions complexes. Je ne pense pas qu'on puisse tirer de ces données les conclusions que vous suggérez : il s'agit simplement d'une photographie des emplois exercés par les personnes nées en France dans les autres pays européens. Il faudrait centrer l'analyse sur la tranche d'âge et le niveau d'étude qui vous intéressent et la limiter aux expatriés récents. Une telle étude est possible, mais porterait sur des échantillons si réduits que ses résultats devraient être interprétés avec la plus grande prudence.
Ce qui est clair, c'est qu'aujourd'hui une période d'expatriation est souhaitable, voire nécessaire, pour espérer une carrière de cadre supérieur et qu'elle est d'ailleurs exigée par certaines grandes écoles, notamment de commerce. En revanche, les éléments dont nous disposons ne permettent pas de déterminer clairement si ces jeunes reviennent. En tout état de cause, cela dépend de ce que les entreprises françaises ont à leur offrir. Mais ce phénomène d'expatriation sur une certaine durée n'a rien d'inquiétant si, en retour, d'autres Européens, des Américains ou des Japonais viennent occuper des emplois de cadre supérieur en France.