Nous prenons la dimension internationale en compte dans nos évaluations ; les projets d'IDEX notamment sont sélectionnés par un jury international. Même si notre approche privilégie le territoire français, nous ne mesurons pas l'excellence au niveau national. Nous constatons cependant que, dans le cadre du concours mondial d'innovation, qui n'est pas réservé à des équipes nationales, l'immense majorité des lauréats sont français.
À part de très grands projets comme le CERN, il me semble que les systèmes européens fonctionnent mieux sur la base d'échanges et d'irrigations croisées qu'à partir de plateformes institutionnellement européennes ou internationales. Outre qu'elles sont lourdes à créer, ces dernières acquièrent une dimension politique qui leur confère une force d'inertie telle qu'elles ne peuvent que très difficilement être remises en cause. Le programme européen de Lisbonne privilégie d'ailleurs la recherche de l'excellence au niveau européen à travers des actions nationales.
J'ajoute que, même si certains le déplorent, la pratique d'une langue commune, qui n'est pas le français, facilite l'échange entre les chercheurs de tous les pays, et qu'il s'agit d'un très puissant facteur d'internationalisation des équipes et des projets.