Dès lors que vous proposez de baisser le coût du travail et la fiscalité des entreprises, il faut le faire, monsieur le ministre. L’urgence de notre situation commande de prendre des mesures fortes pour relancer notre compétitivité.
Le décrochage de notre économie devient préoccupant. Car désormais ce n’est plus seulement l’Allemagne qui nous distance, mais une grande partie de l’Europe qui, elle, a compris l’urgence des réformes et a eu le courage de les faire. Nous, nous faisons tout le contraire.
Où sont les réformes ? Manuel Valls misait beaucoup sur une nouvelle étape de la décentralisation pour faire des économies. J’ai lu attentivement les projets de loi présentés au Conseil des ministres la semaine dernière. Où sont les économies ?
Ici même, le 8 avril dernier, dans son discours de politique générale, il nous affirmait : « Je proposerai la suppression de la clause de compétence générale ». Dix semaines plus tard, le projet de loi entérine la possibilité pour toutes les collectivités de financer la culture, le sport, le tourisme, le numérique, le logement, l’habitat, la politique de la ville et la rénovation urbaine. Comme le remarque avec beaucoup de justesse notre collègue Alain Rousset, président socialiste de l’Association des régions de France : « Exit la notion de compétence exclusive qui avait pourtant été annoncée par le Président de la République et le Premier ministre. »
Exit aussi une vraie simplification de la carte administrative. Tout le monde l’a compris : il n’y aura pas d’économies sans suppression d’un échelon administratif. Or que fait le Premier ministre ? Prenons le cas de l’Ile-de-France : au lieu de supprimer un des quatre échelons existant, il en ajoute un cinquième en annonçant qu’il redonnera aux territoires de la Métropole du grand Paris leur personnalité juridique. Communes, territoires, départements, métropole, région : cinq niveaux d’administration !
Une fois encore, les choix ne sont pas les bons. Ce n’est pas en agrégeant trois régions pour créer une énorme « Poichenli » allant de Dreux à Tulle, en passant par chez vous, monsieur le ministre.