En complément de ce que vient de dire Christian Eckert sur l’absence de collectif budgétaire l’année dernière, il faut se souvenir de la situation où nous nous trouvions au printemps 2013 : la France insistait alors auprès de la Commission européenne pour repousser l’échéance des 3 % et infléchir la courbe de réduction des déficits. Cette inflexion a finalement permis d’équilibrer le budget pour 2013 sans qu’il soit nécessaire d’engager d’autres opérations. Il est clair qu’il n’y avait pas besoin de collectif budgétaire en 2013.
Concernant maintenant le CICE, je me rappelle qu’au moment où le Gouvernement a annoncé le pacte de responsabilité, il a aussi proposé à l’ensemble des acteurs économiques, dans le cadre des Assises de la fiscalité, de mettre à plat l’ensemble des aides aux entreprises et de fondre par exemple le CICE dans d’autres dispositifs, de type allégement de charges. Et ce sont les entreprises elles-mêmes qui ont souhaité qu’on ne touche à rien ! Il n’y a donc aucun problème de ce côté-là. La complexité dont vous parlez, madame Pécresse, s’est manifestée au début, au démarrage, au moment des avances de CICE. Mais à présent que le dispositif est lancé, il n’y a plus aucun problème.
Vous avez fait un vrai réquisitoire, mais trop de critique tue la critique ! Tout y est passé, et sans aucune nuance ! Or, quand tout y passe, on se dit qu’il y a forcément une dose d’autocritique, qu’il ne peut pas en être autrement : autocritique sur l’impôt, sur la dépense publique ou sur la dette, par exemple. S’agissant de la dette, votre position, c’est un peu : « Faites ce que je vous dis et pas ce que je fais. » Combien de cadeaux avez-vous fait aux plus favorisés ? Et comment les avez-vous financés ? Avec la dette ! Le plan de relève de 2009 a certes eu quelque utilité, mais il a fait long feu ! Et il s’est soldé par une augmentation de la dette et des impôts. En la matière, vous avez vraiment manqué de courage. Vous pouvez regretter que cette majorité en ait, vous promettez d’en avoir quand vous reviendrez aux affaires, mais pour l’instant c’est cette majorité qui a le pouvoir, et qui a du courage.