Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du 24 juin 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Difficultés de la mytiliculture notamment en charente-maritime

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Monsieur le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, je souhaite vous interroger sur un dossier que vous connaissez parfaitement : la crise mytilicole touche les professionnels de la baie de l’Aiguillon, aussi bien en Charente-Maritime qu’en Vendée, depuis maintenant quatre mois.

Les mytiliculteurs du pertuis breton constatent, impuissants, une perte de près de 90 % de leur production de moules de filières et de bouchot. Cette production, qui fait aussi l’image de notre territoire, représente un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros et emploie 300 personnes.

Si j’interviens aujourd’hui, c’est qu’il faut sauvegarder cette économie menacée et sauver le troisième bassin de production français. Oui, les mytiliculteurs sont en danger : depuis le début de la saison, ils travaillent dur pour nettoyer les cordes, collecter les moules mortes sur les bouchots ; depuis plusieurs semaines, ils emploient leurs collaborateurs pour réensemencer et regarnir les pieux.

Ils devront pour cela mobiliser 6 millions d’euros de masse salariale. Avec l’ensemble des charges à honorer, le besoin de trésorerie est de l’ordre de 12 millions d’euros. Même si l’État et les collectivités sont au chevet de la profession, le remède n’est pas à la hauteur des maux. Je regrette, d’ailleurs, le report au 10 juillet du comité national de gestion des risques en agriculture, dû à la grève ferroviaire – un mauvais signe envoyé à la profession – et j’espère qu’une décision sera prise rapidement.

Une aide de 10 millions d’euros a été promise, mais le cumul des aides du fonds d’allégement des charges, du Fonds national de gestion des risques en agriculture, des exonérations des redevances domaniales et portuaires et des reports et étalements des charges sociales ENIM et MSA sont loin d’atteindre cette somme.

Au lendemain de l’attribution à la France par la Commission européenne de l’enveloppe financière au titre du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche – le fameux FEAMP – et à la veille de la validation des premières orientations stratégiques, la solidarité nationale, mise en avant depuis des semaines, ne pourrait-elle pas s’exprimer ? Sur les 588 millions d’euros du FEAMP arrêtés pour les six prochaines années, 10 millions pourraient être octroyés à la filière mytilicole. L’article 54 du nouveau règlement le permet.

Enfin, le pertuis d’Antioche, plus au sud sur le littoral charentais, connaît à son tour un taux de mortalité des moules inquiétant. Les chercheurs n’en connaissent toujours pas la cause exacte, même si une bactérie, Vibrio splendidus, a été détectée en grand nombre. Quelles solutions comptez-vous mettre en oeuvre pour anticiper ces épisodes et en améliorer la connaissance ? Quels moyens pouvez-vous proposer pour venir en appui, par un maillage fin des pertuis, aux mytiliculteurs et aux ostréiculteurs ?

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