Intervention de Laurence Rossignol

Séance en hémicycle du 24 juin 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Lutte contre le chômage des seniors

Laurence Rossignol, secrétaire d’état chargée de la famille, des personnes âgées et de l’autonomie :

Je vous prie, monsieur le député, de bien vouloir excuser l’absence de M. le ministre du travail, de l’emploi et du dialogue social, qui participe actuellement à une réunion de mobilisation sur l’emploi auprès du Président de la République.

Pour répondre à votre légitime préoccupation, le Gouvernement a pris la pleine mesure de la question de l’emploi des seniors. Plusieurs dispositions ont déjà été prises depuis mai 2012 afin que les seniors conservent leur emploi et pour faciliter le retour sur le marché du travail de ceux qui en sont privés.

Plus particulièrement, le contrat de génération, que vous évoquez, est et devrait être l’occasion pour toutes les entreprises d’adopter durablement une gestion active des âges. Il propose un changement de regard : considérer les jeunes comme une chance et un investissement pour l’entreprise, et reconnaître également la valeur des salariés âgés, riches de tous les âges de la vie et d’une expérience précieuse pour toute organisation.

Issu d’un accord national interprofessionnel unanimement signé par les partenaires sociaux, le contrat de génération est bien une réalité dans les entreprises : vingt accords de branche ont été signés, qui concernent plus de 5,2 millions de salariés. Plus de 10 000 accords d’entreprise ont été conclus et comportent des engagements chiffrés, et plus de 25 500 aides individuelles ont été accordées aux entreprises. Pour les très petites entreprises, il s’agit d’un dispositif qui répond directement à leur problématique dans un objectif de compétitivité : inciter au recrutement d’un salarié, insérer un apprenti dans l’emploi après sa formation, valoriser les compétences des seniors ou transmettre une entreprise. Davantage qu’un dispositif d’aide à l’emploi, le contrat de génération est un véritable outil de dialogue social au profit d’une réflexion de toutes les entreprises sur la gestion des âges.

Au-delà de ce dispositif dédié, le Gouvernement a conduit ces derniers mois plusieurs réformes structurelles du marché du travail qui bénéficieront plus particulièrement aux seniors. Je n’en citerai qu’une, majeure : la réforme de la formation professionnelle issue de la loi du 5 mars 2014, qui a pour ambition de sécuriser davantage les parcours professionnels. Pour exemple, comme vous le savez, le compte personnel de formation consolidera les compétences acquises et, ainsi, les trajectoires professionnelles de chacun – et des seniors en particulier. Il faut également mentionner le conseil en évolution professionnelle et le compte personnel de prévention de la pénibilité, qui permettra de d’améliorer la formation et l’aménagement de la fin de carrière.

Souhaitant dynamiser la politique de l’emploi sur ce sujet de préoccupation, notamment en ce qui concerne le chômage des seniors, M. Rebsamen a présenté hier, le 23 juin, les grandes orientations d’un plan de mobilisation en faveur de l’emploi des seniors. La grande conférence sociale des 7 et 8 juillet prochains permettra de poursuivre avec les partenaires sociaux une mobilisation collective d’ampleur sur la question de l’emploi des seniors.

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