Intervention de Fabrice Verdier

Séance en hémicycle du 24 juin 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Moyens de l'éducation nationale dans le département du gard

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabrice Verdier :

Dans le premier degré, de 2000 à 2013, les effectifs des écoles publiques du département du Gard sont passés de 58 600 à 65 000 élèves, soit une augmentation de 11 %. Pendant ce temps, les postes n’ont augmenté que de 7 %. L’indicateur « nombre de postes pour cent élèves » est passé de 5,21 à 5,05, ce qui en fait le plus faible de l’académie de Montpellier, dont la moyenne s’établit à 5,19. Le Gard a obtenu 18 postes supplémentaires à la rentrée 2013 ; il aurait dû en obtenir 58 de plus pour avoir un ratio identique à celui de l’Hérault. Dans ces conditions, notre département est contraint d’utiliser la quasi-totalité des postes qu’il obtient chaque année pour des ouvertures de classes, aux dépens de dispositifs qualitatifs – auxiliaires de vie scolaire, remplacements, conseillers pédagogiques, formation continue. Le Gard se classe dans le peloton de queue des départements les moins bien dotés, ce qui contraint les inspecteurs d’académie successifs à modifier les seuils d’ouverture de classe.

Dans le second degré, de 2000 à 2013, les effectifs des collèges n’ont augmenté que de 1,78 %. Mais, sur la même période, les effectifs des collèges privés sous contrat ont augmenté de 11 %. De 2000 à 2013, l’évolution de la dotation globale horaire a été négative : moins 1,14 %. À la rentrée 2014, alors que s’ouvre un nouveau collège, la dotation globale horaire du Gard n’augmente pas. L’inspecteur d’académie est donc contraint de redéployer une partie des moyens des collèges, en modifiant l’indicateur d’encadrement en sixième, qui passera de vingt-neuf en 2013 à trente en 2014. Une dizaine de collèges auront donc des effectifs par classe très élevés à la prochaine rentrée, dont celui de Saint-Génies-de-Malgoires dans ma circonscription, qui perd une classe de sixième et va se retrouver avec plus de trente élèves en sixième. Dans le canton de Saint-Ambroix, territoire très rural, le collège du Martinet voit ses moyens diminuer alors que ses effectifs augmentent. Au-delà de sa mission première d’éducation, ce collège assure également une fonction d’animation territoriale, indispensable au devenir de ce territoire. Le maintien de sa dotation horaire globale est essentiel pour sa survie.

Le département du Gard, vous le savez, concentre de nombreuses difficultés économiques et sociales, avec un taux de chômage de 16 %, et même 18 % pour les femmes, et 53 % de foyers non imposables. Des disparités territoriales très fortes y existent aussi entre territoires ruraux excentrés et territoires urbains agglomérés. Ces éléments chiffrés objectifs m’amènent, monsieur le ministre de l’éducation nationale, à solliciter votre intervention pour que des moyens supplémentaires soient mobilisés à moyen terme afin de garantir les mêmes chances aux enfants gardois qu’aux autres jeunes Français.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion