Intervention de Michel Lefait

Séance en hémicycle du 24 juin 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir du site de production papetière arjowiggins de wizernes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Lefait :

Ma question s’adressait à M. le ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique, M. Arnaud Montebourg. Je suppose que Mme la ministre des affaires sociales et de la santé me répondra en son nom.

Arguant de la forte concurrence des nouveaux moyens de communication, le groupe papetier Sequana a décidé d’adapter ses capacités de production à l’évolution de la demande. La réduction de la fabrication de papier couché standard, spécialité de l’unité de production Arjowiggins de Wizernes, est l’une des conséquences de cette restructuration. C’est ainsi qu’il y a quelques semaines, les 307 salariés de l’usine de Wizernes ont appris que, faute de repreneur dans un délai maximal d’un an, l’entreprise serait définitivement fermée et le personnel licencié.

Un accord trouvé sous l’égide du ministère du redressement productif donne la possibilité au site de Wizernes de rechercher un repreneur. Refusant de perdre leur gagne-pain et de disparaître sans se battre, les salariés de l’entreprise, unanimement soutenus par toutes les forces vives du territoire et par la population, ont décidé d’utiliser chaque minute de cette année de sursis pour tenter de trouver un repreneur crédible, sérieux et durable.

Or, il apparaît clairement que le groupe Sequana tente de mettre sur leur chemin des obstacles et des conditions de nature à retarder, à compliquer, voire à compromettre une telle reprise. Le groupe a notamment souhaité assortir un éventuel rachat de l’usine de Wizernes d’une clause de non-concurrence totalement inacceptable, qui voue inéluctablement toute tentative de cette nature à l’échec.

Si des interventions pressantes et convergentes opérées, entre autres acteurs, par l’État actionnaire sur le groupe Sequana semblent avoir partiellement levé cette hypothèque, il importe aujourd’hui de préciser strictement les contours et les conditions de ce retrait.

C’est la raison pour laquelle je demande à M. le ministre de nous faire un point précis sur les engagements pris par les dirigeants du groupe Sequana concernant l’usine Arjowiggins de Wizernes : la suppression pure et simple de la clause de non-concurrence, non seulement pour la recherche élargie d’un repreneur, mais aussi pour le transfert de produits vers d’autres unités de production ; le fait de ne laisser partir vers d’autres sites du groupe ni le carnet de clientèle ni les produits les plus rentables.

Dans l’hypothèse d’un refus de la part du groupe, je lui demande instamment de peser de toute son autorité pour que ces conditions préalables à une possible reprise du site soient dûment actées et qu’il soit procédé à une « micro-nationalisation locale temporaire » – ce sont les termes employés par le ministre lui-même –, comme ce fut le cas pour la papeterie M-Real d’Alizay.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion